Martine et les nazis.

Martine était très en avance pour prendre son bus et elle lisait fernando pessoa en attendant. Une vieille dame apparut dans l'abribus et salua Martine. Martine qui commençait à dispara^^tre par contamination avec Pessoa demanda à la vieille dame si celle-ci se rendait au marché. La vieille dame assise aux c^^otés de Martine lui dit que non et qu'elle allait renouveller le pansement de ses jambes. Alors que Martine et la dame contemplaient les mollets de la dame enroules dans des bandelettes et des bas de contention, Martine s'entendit dire : « comment s'est passé la guerre à Saint-Lunaire ? Je n'ai jamais su comment cela s'était passé ici. »la vieille dame lui raconta qu'à Saint-Lunaire, ils avaient eu la chance d'avoir un bon maire et que celui qui dirigeait la kommandatur était marié à une alsacienne qui le menait à la baguette dans le bon sens. Martine se souvient qu'une série télévisée française diffusée sur les écrans racontait l'histoire d'un village français pendant l'occupation et Martine ne l'ayant pas vu ne pouvait comparer ce récit à celui de la série afin de vérifier que cette dame parlait bien de ses souvenirs à elle et pas de ceux implantés par les écrans télévisés. Les SS n'étaient arrivés que vers la fin 43 et avant les soldats des troupes allemandes étaient de jeunes hommes entre 16 et 20 ans, ils étaient corrects et personne ne trouvait déplacé qu'ils veuillent inviter des filles à danser, il faut bien que jeunesse se passe. L'age non pas du capitaine mais des soldats constituait un détail signifiant révélé à martine abreuvée dès son jeune ^^age de téléfilms et films manichéens sur le sujet de la seconde guerre mondiale du Xxe Siècle, détail signifiant révélé par les propos de jean gen^^et dans l'ouvrage pompes funèbres, propos que certains ont trouvés scandaleux. Il est vrai que considérer les troupes allemandes non pas comme constituées d'ennemis mais de beaux gosses, jeunes, adolescents, ne sachant rien ou presque rien, pris dans leurs émois et les tourbillons de l'Histoire. « en général , ils étaient plus grands que nous, mais vers la fin, y avait de ces trucs, je ne sais pas où ils avaient été les chercher mais ils n'était pas des européens, peut-^^etre des mongols ...les soldats allemands étaient comme nous, les SS non, ils étaient nazis.» Rien de grave n'était vraiment arrivé. Un jour, quelqu'un avait vu un SS descendre un soldat allemand pendant leur gymnastique qu'ils faisaient sur les courts de tennis parce qu'il faisait mal ses exercices mais c'est à peu près tout : le maire savait y faire et l'alsacienne aussi. Les parents de la dame logeaient deux jeunes filles qui servaient en tout bien, tout honneur au ____________ où se trouvaient tous les allemands. « Fallait bien qu'elles gagnent leurs vies, ces gamines-là. Un jour, elles avaient ramené du café à nos parents. Et ben à la libération, ils les ont rasé ces gamines-là ! » La vieille dame redevenue une petite fille à laquelle les allemands ne permettent pas d'aller à la plage, expliquait à martine ne pas avoir aimé la période de la Libération où ce n'étaient que réglements de comptes et mesquineries. « Certains dessinaient une croix nazie devant une maison mais comme cela pour des vieilles histoire de filles, d'argent ou de terrains et les américains y allaient pour les ar^^eter et piller.  et puis celui-là prend un fusil sur un soldat mort et hop, il se déclare résistant, alors qu'il n'a jamais rien fait. Non, la libération était vraiment une période affreuse ! » Puis le bus est arrivé.

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