Droit de vote des étrangers : éléments de langage et stratégie (note technique en direction des peuples de gauches politiques.)
Pour
commencer le terme « droit de vote des étrangers » n'est
pas adéquat : en effet, il ne s'agit pas d'accorder le droit de
vote aux habitants du Groëland pour qu'il puisse élire le maire de
Paris ou aux habitants de Bamako d'élire le maire de Lyon [quoique
l'arbitraire d'une telle mesure si exclusive contribuerait peut-être
à faire disparaître les gangrènes du clientélisme et de la
démagogie electorale] mais, dans l'objet qui nous préoccupe, il
s'agit bien d'accorder le droit de vote aux élections locales aux
habitants de la dite localité, concernés au premier chef par la
gestion de cette localité, sans que ne soit pris en compte des
considérations romantique comme celle de la « nationalité ».
Ceci n'est en fait qu'une extension du droit du sol qui est déjà en
vigueur dans notre pays ; qu'une personne qui vive depuis plus
de cinq ans dans un territoire puisse y être associée à la gestion
du dit territoire ne constitue pas une révolution supplémentaire à
celle de 1789. Ainsi peut-être conviendrait -il de parler plus
précisément de « droit de vote des résidents » ?
Nous parlerons dans la suite de ce texte de « droit de vote des
habitants » par analogie entre la différence existante entre
le terme « mariage homosexuel » et « mariage pour
tous ».
Ainsi,
ceci débroussaillé, il est assez aisé de comprendre que le concept
de « droit de vote des habitants » va intéresser
politiquement au delà des cercles de sympathisants du parti dit
socialiste français qui cotisent à Amnesty International, ont adoré
l'expo Dali et fustigent Lars van trier d'avoir dit « adorer
Hitler » en pleine conférence de presse au festival du
cinématographe à Cannes ; ainsi ceci débroussaillé, il est
assez aisé de comprendre que l'affirmation politique du primat du
local pour la gestion du local par la délivrance de droit de vote
aux habitants va être soutenue par tous ceux et toutes celles qui en
ont marre qu'une administration centrale se préoccupe à leur place
de la taille de leur pneu ou de la procédure correcte pour se
moucher en société. La défense du droit de vote des habitants
fédérera tous ceux et toutes celles qui veulent s'affranchir d'une
trop forte tutelle administrative lointaine, débile, purement
formelle et concrétement usant trop légérement de son monopole à
l'exercice de la violence légitime.
Par
ailleurs, pragmatiquement, accorder le droit de vote aux habitants
réglera le problème dits des « ghettos de la République » :
en effet, il ne servira plus à rien d'essayer de parquer des
populations non rentables d'un point de vue électoral dans un coin
du « pays » où peu de centimes des finances publiques ne
seront dépensés puisque ces habitants de par leur qualité
d 'habitants pourront utiliser leur droit de vote aux élections
suivantes pour signifier leur ras-le-bol. Accorder le droit de vote
aux habitants est un bon moyen de réinstaller la République dans
les endroits où elle serait en sommeil et tuer en passant ce dont se
nourrissent quelques chimères utiles à l'extr^me-droite.
Donc
militons pour que soit accordé le droit de vote aux habitants, aux
résidents, bref à tous ceux et celles qui ne sont pas des étrangers
dans leurs territoires !
Un
débat bien engagé ne peut qu'aérer la société (française).
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