Dans les années 90

Dans les années 90

Ce matin-là,j’avais du me réveiller un peu tard et n’avait pas du écouter la radio, lorsqu’après avoir descendu les escaliers de chez moi, j’arrivais dans la rue, je vis toutes les équipes de journalistes parler avec des micros et compris peu à peu que qu’ils s’étaient repliés vers cette rue puisque les CRS et leurs boucliers barraient l’accès des petites rues menant à l’Eglise Saint-Bernard. Depuis plusieurs jours ou semaines déjà, les camionettes des radios et des télévisions squattaient toute la place pour couvrir l’actualité des personnes immigrés économiques et clandestines qui s’étaient réfugiés dans l’Eglise. Pour prendre le métro Porte de La Chapelle, il me fallut donc passer par les grandes artères et de voir la place Saint-Bernard remplie de CRS casqués et boucliérisés , puis de voir d’autres camions de CRS arrivés donnaient à ce matin-là une atmosphère de guerre ou de défaite après tout le folklore des jours précédents. Je ne sais plus si le soir-même ou un jour suivant, je vis la petite porte de l’Eglise qui avait été fracassée à la hache et la chose était tellement impressionnante que dans mon souvenir « ils » ont très vite réparé la porte. Un des mes voisins me dit qu’il avait ce matin-là entendu la cloche qui avait donné l’alerte et que nombreux furent les gens du quartier qui étaient venus peut-être vers cinq six heures du matin en renfort des personnes qui dormaient dans l’Eglise. Il me dit n’avoir jamais vu çà, une marée presque inhumaine qui arrive pour tout « nettoyer ».
L’année précédente, j’avais sous-loué l’appart de ce garçon pendant l’été en attendant de trouver le mien et un jour après avoir fait mon somme d’après boulot et d’avant soirée, j’avais voulu aller m’acheter un pain au raisins. Je croisais des minettes dans l’escalier qui me dirent qu’il y avait un bordel incroyable dans la rue et qu’il n’était pas possible de
sortir. Habitué à diviser par vingt-quatre ce que me disaient ces personnes et connaissant la rue, j’en concluais qu’il y avait du avoir une arrestation, rien de bien méchant, rien qui ne pourrait m’empêcher d’aller m’acheter un pain au raisins. Cependant, lorsque j’ouvris la grande porte cochère, je compris la signification de la phrase « il est arrivé quelque chose ». D’abord c’est très brillant et nous fûmes ébloui, puis nous vîmes une foule de gens en cercle devant la porte, des policiers et puis surtout un corps sous un drap et peut-être du sang mais je ne me souviens plus. Et puis on ne sait pas quoi faire parce qu’on était dans autre chose puis un policier m’a fait signe de passer là et j’ai du lui demander si je pourrais revenir ou repasser puis je crois que j’avais perdu l’appétit. Plus tard avec une copine et un vieux pote ingénieur redevenu célibataire et qui sous-louait aussi un appart dans le même immeuble, nous apprîmes qu’il s’agissait d’un imam qui s’était fait assassiner juste devant la mosquée d’à côté qui consistait en un local avec un rideau de fer, puis nous avions trouvé bizarre que personne n’ait arrêté les tueurs vu le nombre de policiers en civil qui se baladaient dans cette rue où à l’époque se trouvait encore un marchand de poulets vivants, m’enfin nos spéculations valaient ce qu’elle valaient, puisque, la même année, après ou avant l’assassinat de l’imam, nous avions mis presqu’un mois à comprendre que les attentats du RER Saint-Michel s’était fait avec des bouteilles de gaz de camping ce qui nous expliquait pourquoi personne n’avait trouvé bizarre que des personnes montent dans une rame de RER avec une bouteille de Butagaz et l’oublient dans la rame..

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