Analyse des phrases en question (suspicion de flagrant délit de pensée raciste) [suite aux articles publié dans le journal Libération papier, daté du samedi 12 dimanche 13 septembre 2009]
Phrases attribuées
à M. HORTEFEUX.
« Allez
fissa, sors de là ! dégage d’ici, je te dis, dégage ».
Voilà une phrase
que nous avons déjà entendu prononcé à notre intention :
nous ne sommes pas algériens et la personne les prononçant n’était
pas un soldat français. Cette phrase est une expression française
d’un registre courant, traduisant ou exprimant sans doute peut-être
d’abord la haine ordinaire de celui ou celle qui l’énonce envers
celui ou celle à qui elle est prononcée, avant d’exprimer une
référence à un sentiment de haine construit et organisé envers
tel ou tel groupe.Non ?
« Si
vous rêvez d’une société idéale dans laquelle il n’y aurait
que des citoyens honnêtes, propre et…, et s’agissant des
immigrés légaux, que ça soit exclusivement des immigrés légaux
avec des papiers, la vérité c’est que c’est un combat
permanent. »
Monsieur HORTEFEUX parle un français de registre populaire avant
le surmoi du politiquement correct. Sera remarquée « la
société idéale de citoyens honnêtes et propres », les
suisses ont l’expression « propre en ordre » qui
conviendrait sans doute mieux à exprimer la pensée de monsieur
HORTEFEUX car est-il possible d’être honnête et sale ? Non,
vous répondraient les hygiénistes du XIXe siècle ; oui, vous
répondrait Diogène, et c’est peut-être même une
condition…La seconde partie de la phrase est plus intéressante,
les immigrés devenant lors de l’utilisation d’un pronom pour les
rendre sujet non pas « ils »
mais « ça », non pas
qu’ «.. ils soient exclusivement
des immigrés légaux ..» mais « ..que
ça soit exclusivement des immigrés légaux… »
il est possible de signaler ici un des procédés
rhétoriques de la haine ordinaire consistant à chosifier des
personnes en ne leur reconnaissant pas leur statut de personne
humaine, donc de prochain, donc de « même condition que moi ».
C’est un procédé rhétorique assez communément employé de nos
jours, non ? ou est-ce uniquement parce que nous percevons le
RSA que nous avons cette perception ?« Fadela AMARA est une compatriote. Comme ce n’est pas forcément évident, je le précise. »
Monsieur HORTEFEUX
exprime ici, nous semble t-il, benoîtement le préjugé « les
français sont blancs, portent un prénom chrétien et ont comme
ancêtres les gaulois » c’est-à-dire tout bêtement la
fiction de la nation française enseignée à l’école primaire de
la IIIe République française. Imaginons une fiction où serait
français qui aurait à cœur de parler la langue française en la
respectant, et vous ne trouverez, de nos jours, plus grand monde et
sans doute peu de détenteurs d’une carte d’identité française.
Pourtant, là résiderait la principale mythologie de la nation
française. Monsieur HORTEFEUX lorsque ministre de l’identité
nationale, aurait du inaugurer son ministère en s’entourant de
grammairiens, d’étymologistes, de latinistes, d’hellénistes, de
correcteurs, d’historiens de la langue, de professeurs du bon usage
en chassant du territoire de la langue française quiconque abuse de
ses droits d’en user ( ne dîtes pas « je m’excuse »
mais « veuillez m’excuser », lutte contre les
barbarismes, etc..) s’il avait voulu mener sa mission à bien…
Bien sûr, outre la fiction « la langue française déploie un
territoire où habiter, transformer, jardiner, butiner, rencontrer,
assassiner, etc.. », il existe aussi une fiction pragmatique
« la France est un pays géographique, historiquement
constitué, où vivent, se cotoîent et travaillent tout un tas de
personnes qui ont le souci de le transmettre à leurs enfants et/ou
aux enfants des autres qu’eux-mêmes . Là, nous arrivons à une
définition plus élargie, proche de la constitution jamais appliquée
de 1793, et où nombre des personnes se targuant de faire partie de
l’élite de ce pays n’y seraient pas en raison du « ont le
souci de le transmettre à leurs enfants et/ou aux enfants des autres
qu’eux-mêmes »
« Tu
pars avec nous, et c’est bien, mais tu pourrais ne pas revenir ».
Dans la situation
(deux personnes d’un même gouvernement, dont un des éclairages
est aussi l’une détestée par les médias (HORTEFEUX) et
l’autre adulée par les médias (YADE)) la blague potache de
mauvais goût peut être trouvée drôle sauf à nier que la France
expulse effectivement des personnes ayant habité et travaillé sur
son territoire. Il est aussi possible d’y entendre une allusion
sexuelle un peu primaire épaisse.
Rachida DATI avait
été jusqu’à déclarer à plusieurs reprises que Brice HORTEFEUX
était un « gros raciste ».
Monsieur HORTEFEUX
nous semble juste une survivance de la France moyenne d’avant 1981,
une France moyenne sûre d’elle et de ses bons droits, qui hurle
avec les loups et qui peut-être prendrait paradoxalement de nos
jours le visage de la France antiraciste [comment définissez-vous la
race pour le genre humain ? vous êtes donc contre un truc
inventé par des personnes mal informées et un peu bornées il y a
de cela plusieurs siècles, alors ? vous avez rien trouvé de
mieux pour vous définir, non ? ] Si est oublié l’existence
de la haine ordinaire [endémie contre laquelle chacun est censé
plus ou moins lutter, enfin du moins ne pas ignorer], il est ainsi
plus facile de trouver des boucs-émissaire à charger et chasser
collectivement pour créer une fiction (sentiment) de communauté et
d’appartenance [ nous appartenons à la France anti-raciste,
c’est-à-dire à la France anti un truc qui n’existe pas sauf
dans la tête d’imbéciles, vraiment super constructif et
intéressant comme fiction d’appartenance, ceci dit relativement
pratique et efficace : vite, trouvez-nous un raciste afin que
nous puissions déverser notre haine sans nous poser de questions sur
pourquoi donc avons-nous de la haine, et surtout pas de questions
politiques qui fâchent, hein !]
Bien sûr, tout cela étant dit, nous ne nions pas le fait que
monsieur HORTEFEUX puisse être un imbécile douteux, mais
faire un procès douteux à un imbécile douteux n’a jamais
vraiment fait avancer le schmilblick, non ? Nous n’oublions
pas non plus que l’imbécilité douteuse est une des qualités la
mieux partagée par le genre humain. Bref et par ailleurs, monsieur
HORTEFEUX étant un homme politique de droite, nous, peuple(s) de
gauche, devrions avoir assez d’arguments politiques envers sa
politique pour éviter les attaques ad hominem (qui sont en général,
pour ce que nous en avions compris, des procédés politiques plutôt
de droite). Et c’est peut-être là que le bât blesse.Phrase attribuée à monsieur VALLS.
«
Tu me mets quelques Blancs, des Whites, des Blancos »,
phrase prononcée, nous dit le journal Libération
à l’occasion d’une brocante où la plupart des vendeurs étaient
noirs.
Là, nous manquons d’éléments d’informations. En destination
de quels publics, monsieur VALLS voulait-il modifier le casting des
couleurs de peau de la réalité et dans quel but ? monsieur
VALLS a-t-il un souci esthétique quant au dosage des couleurs des
visages de la réalité qui lui ferait croire qu’une simple
retouche suffirait « à boucler
l’affaire » ? et de quelle affaire
s’agirait-il ? mystère et boule de gomme.
Phrase attribuée à
monsieur SARKOZY.
« Descends
et viens le dire ici ! »
Bon, là, c’est
le côté « viens me le dire en face » que certains ou
certaines qualifient de viril qui peut avoir quelque chose de
sympathique lorsque la personne qui l’énonce n’est pas entourée
de x plus un garde du corps, caméra de télévision et attaché de
presse. Pourtant, paradoxalement, c’est le côté gladiateur,
chef des Huns, Bonaparte, se réclamant comme issu du peuple et donc
comme l’égal du peuple, avec qui on peut en découdre d’homme à
homme qui ennuie les amateurs de fiction d’élite sociale et de
personnage symbolique et rend cet événement aux partisans d’une
désacralisation de la politique afin de poursuivre le mouvement vers
la démocratie relativement sympathique.
« casse-toi
alors, pauv’con »
là de même, et
pour avoir vu les images filmées, c’est Nicolas Sarkozy se prenant
pour une pop star qui serre des mains à tire la rigo, tout heureux
d’être président de la République et qui vexé qu’une personne
ne veuille pas lui serrer la main et l’insulte, l’insulte à son
tour. Tout ceci relèverait plutôt de la cour de récréation si la
personne n’était pas non pas une pop star mais un président
républicain d’une démocratie moderne, mais bon, à l’époque de
la pop politique…
Phrase attribuée à monsieur DEVDJIAN ;
« cette
salope ! »
là c’est
ambigue, car cela pourrait être un compliment, surtout prononcé par
monsieur DEVDJIAN qui ne se cache pas dans ses déclarations d’être
une grosse salope. [n’y entendez aucune allusion sexuelle, merci !
just business oblige]
Phrase attribuée à Monsieur FRECHE :
« les
harkis, vous êtes des sous-hommes ou quoi ? »,
Voilà typiquement le problème : dès lors la chasse aux
racistes déclarée ouverte, il va bien falloir trouver des proies à
lyncher. Nous avions déjà vu apparaître les tests
neurosémioticoscientifico tenter de nous démontrer que nous sommes
tous des racistes qui nous ignorons à l’aide de questions
très subtiles, psychologiquement parlant, telles « diriez-vous
que la tasse que vous voyez sur l’image est de couleur blanc,
blanc éclatant, blanc rosé, blanc bleuté ?». Donc dans le
cas Georges FRECHE, lui-même survivance d’une France sans surmoi
médiatique et paternaliste de bonne foi, il conviendrait de rappeler
les faits : alors que FRECHE prononçait un discours, un
type proche de l’UMP qui se trouvait être un harki militant pour
« les bienfaits de la colonisation » avait été dépêché
dans la foule pour le provoquer, ce à quoi FRECHE, en homme
vieillissant et sans surmoi médiatique de la petite phrase, tombe
dans le panneau et se lance dans une diatribe à l’ancienne
interpellant l’humain dans le type le « cherchant », en
lui rappelant que les français ont pris les harkis pour des cons,
qu’il, FRECHE donc, ne comprend pas qu’après cela, des harkis
puissent œuvrer en faveur des idées des « bienfaits de la
colonisation », et là, grossière erreur en des temps
médiatiques de petite phrase, l’interpelle archaïquement sur sa
virilité « vous avez été maltraité, vous défendez ceux qui
vous ont maltraité, êtes-vous des sous-hommes ? » en bon
français et en langage parlé « vous êtes des sous-hommes, ou
quoi ? » et hop, la phrase est enregistrée dans la boîte
médiatique, prête à passer en boucle, et l’affaire aurait dû
être bouclée. Cependant, FRECHE a un avantage que les animateurs de
pop politique avait sous estimé, c’est que monsieur FRECHE a
combattu le régime de la France de Vichy, pour de vrai, avec des
armes et non pas avec des images et des petites phrases, c’est pour
cela que l’affaire n’est pas plus dans le
sac que dans la boîte que circulant sur internet. Poil
au pet (machine à vents).
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