LES ANNEES 90, fictions
[...]
Mon
premier mari n'utilisait pas de dentifrice pour se laver les dents,
juste de la pâte à dents. Il trouvait les brumisateurs d'eau
d'Evian " trés premier monde" . Il ne trouvait pas normal
qu'un couple se discute jusqu'à ce que nous comprenions qu'il ne
trouvait pas normal qu'un couple se dispute. Mon premier mari était
urugayen.
Ami
d'une amie qui avait fait une année d'études au Brésil au gré des
échanges culturels entre universités afin que se forme la jeunesse,
il m'avait tout de suite demandé en mariage : il envisageait de
s'installer en France et considérait que se marier en blanc était
la solution la plus simple pour obtenir des papiers. Je m'étais
renseignée,je sous-louais une chambre de bonne, mon adresse n'était
pas officielle, cela ne collait pas. Nous nous étions quand même
revu, il m'avait emmené voir Green Card.
[...]
Il
nous arrivait de nous disputer assez régulièrement au sujet de
Cuba et mon premier mari avait un argument imparable : "Mieux
vaut une dictature de gauche qu'une dictature de droite". Mon
premier mari était urugayen. Pendant la dictature militaire, mon
premier mari alors jeune lycéen formait un groupe de rock avec ses
amis du Lycée Français de Montevideo et ensemble ils tentaient de
traduire les paroles du chanteur rocker Alain BASHUNG dont des
cassettes audio circulaient. Mon premier mari et ses amis ne
comprirent pas alors ce que, dans sa chanson je serai toujours un
étranger, l'auteur avait voulu signifier par
l'obscur yénenpeuplou ...
Et
cela resta, pour ces jeunes bilingues français/espagnol, un mystère
profond pendant de longues années...
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