exercice en style : courrier des auditeurs
« Je
ne serai sans doute pas aussi catégorique sur le caractère non
critique du personnage du Christ. Si « être le fils de Dieu
parmi les hommes » ne revêt pas un caractère critique ou une
posture critique, alors je veux bien me faire curé !!! Par
ailleurs, comme Bartleby, ce que l’on sait de Jésus Christ n’est
que ce que les narrateurs nous en racontent, (à l’époque, le
terme « témoin » était plus en vogue) et comme dans le
Quatuor d’Alexandrie, le récit est éclatée par différents
points de vue. Et, puis il y a des récits qui n’ont pas été
retenu par le dogme officiel qui tentait sans doute une aventure
d’entreprenariat culturel temporel dans le domaine du spirituel,
Et c’est sans doute accorder plus d’importance à l’aventure
d’entreprenariat culturel qu’ a tenté Pierre par l’instauration
de la « sainte eglise catholique » de réduire
Jesus-Christ à un personnage christique, un « modèle »
à suivre plutôt que de suivre la voie de celui du personnage à
qualia critique qui va générer des modifications chez les uns et
les autres. Un peu comme si de l’ouvrage de Melville, n’était
retenue que la tentative récente de faire de Bartleby un héros (ou
anti-héros) alors que le personnage de Bartleby est l’occasion de
déployer dans un texte par exemple tous les non-dits de
l’organisation sociale du travail par un récit émanant d’un
parternaliste bienveillant chez qui surgit le doute, suite à un
personnage qui lui a juste dit « je préférerai ne pas »
à la suite d’une formule convenue du style « voulez bien me
faire cela ou ceci ». Lorsque Jésus-Christ dit à ceux qui
veulent lapider Marie-Madeleine « Que celui qui n’a jamais
pêché lui jette la première pierre », il ne fait
qu’introduire le doute sur leur certitude quant à ce qui est bien
ou mal, et sur la possibilité pour les humains de se juger entre eux
à la va vite sur des schémas préétablies. « Le fils de Dieu
parmi les hommes » ne vient pas juger les hommes mais interroge
leur jugement. Ou par exemple, le texte de la parabole des talents
est beaucoup plus ambigu que l’usage qu’ a voulu imposer la
« sainte église catholique », est-il si sûre que cette
parabole ne soit pas l’occasion de donner la parole au troisième
serviteur qui critique ouvertement la posture du « maître »,
de la même façon le « maître » dit à chacun des deux
autres « bons » serviteurs à qui il avait confié des
« talents » c’est-à-dire des « pièces de
monnaie », « tu m’as été fidèle pour peu ».
..etc… Il me semble assez cavalier de réduire le personnage du
Christ à un personnage christique en oubliant sa capacité critique,
d’ailleurs c’est bien par le retour aux textes que les
protestants ont pu réaliser la critique interne de la pratique
catholique, etc… »
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