A quoi pense la littérature ? (contribution) :


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La littérature déploie à l’aide de l’emploi hors pouvoir du langage un mode de pensée particulier.
La littérature serait l’exercice de destruction de toute théorie pour déployer à l’aide d’un usage particulier du langage des chemins d’accès hors rapport aux pouvoirs.
La littérature s’emploie à déjouer les faux semblants des pouvoirs pour raconter les histoires qui sans elle ne seraient pas racontées et rapportées et dont l’humanité manquerait ainsi de se comprendre dans ses variétés et unités profondes au travers des âges.
La littérature est un gai exercice enfantin pratiquée avec sérieux destiné à révéler la triste comédie jouée par les adultes à eux-mêmes.
La littérature tente de raconter le visage de l’humanité une fois démaquillée.
Il est possible que la littérature soit le seul point de vue du squelette qui se souviendrait de la chair et des organes.
L’adversaire de la littérature serait la propagande.
Il est possible que toute la « littérature » sur les auteurs et les œuvres et plus particulièrement sur la littérature soit de la propagande.
La littérature pense vers l’horizon lointain où les hommes et les femmes nus dansent et chantent sur de vertes pelouses.
La littérature c’est l’homme et la femme restés dans la forêt qui se raconte l’un à l’autre ce que sont devenus les êtres humains depuis qu’ils ont quitté la forêt.
La littérature c’est Shérazade qui pour sauver sa tête et son souffle se met à raconter des histoires, histoire de revoir le soleil et de respirer encore et encore le jour prochain.
Il est possible que la littérature soit le moyen employé par les vampires et les saints pour survivre à travers les âges et continuer à se combattre.
Il est possible que la littérature ne soit que le récit de ses combats dont les « malheureux » écrivains se sont trouvés sur le terrain des combats par hasard et sont embauchés comme secrétaire par les uns ou les autres et parfois par les uns et les autres puisqu’essayant sans cesse de s’échapper des lieux même des combats ( Jeanne d’arc comme exemple analogue de l’être humain traversé par la littérature qui demande à ce que cela reste écrit quelque part et dont celui et celle qui écrive préférerait ne pas) .
La littérature pense les êtres humains sans fioritures de langage.
Il est possible que la littérature prenne la tangente du langage pour échapper à sa lourde tâche.
La littérature est la tentative absolue de lutter contre l’absolutisme,
La littérature est la pensée politique de la fille du Faune restée vierge,
La littérature est la pensée politique dépourvue de concepts et de slogans,
La littérature est la pensée politique qui ne peut se déployer hors cinq cent pages et quinze tomes,
La littérature est la pensée politique incapable de se prononcer,
La littérature est ce qui remet en circuit les impensés de la pensée afin d’éviter les suffisances et complaisances de ceux et celles qui croient penser,
La littérature raconte l’envers des endroits bien assurés quant à la solidité de leur apparence sociale,
La littérature dévoile les techniques des petits et gros malins afin de les faire trébucher dans leur propre caca,
La littérature pense à peu près la même chose que les marins d’Ulysse avec leur cire dans les oreilles qui quoi que ramant se seraient retournés et verraient Ulysse en proie aux charmes des chants des sirènes se gondoler d’extase dans ses cordes,

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