Dans les années 90

Dans les années 90, nous étions allées à la fondation Cartier voir une reconstitution recréation de performances créées à la fin des années 60 à La Judson Church. Il nous paraissait bizarre à l’époque de rejouer des performances, et si nous comprenions l’intérêt pour les danseurs, nous en étions génés en tant que spectateurs. De façon confuse à nos esprits, la performance avait à voir selon nous avec la charge mentale, l’inconscient collectif, les tensions désirantes, l’effraction, le trou, l’irruption et ainsi reconstituer des performances qui étaient déjà passées (entendez dans les mœurs, dans les corps, dans les esprits) nous semblaient à l’époque une absurdité ou plutôt un contre sens. Cependant, une performance eut lieu, l’inattendu et le non-prédit se cristallisa alors qu’une personne avait par erreur pousser un peu une des grandes verrières de la Fondation et qu’une danseuse dans son parcours de course molle ne le vit et se mangea en pleine face la vitre fermée, son corps rebondit et tomba au sol. Les pompiers furent appelés, la danseuse enroulée dans une couverture de survie, les personnes se préoccupant, et ce tout alors que se déroulait le revival d’une performance très années 70 appelant les corps à se réapproprier les actes banals et quotidiens sous les regards de corps de spectateurs des années 90 qui avaient déjà intégrés, peut-être le croyions-nous à l’époque un peu vite, cette « révolution », et sous les paroles prononcées par cette grande critique de danse à la voix caractéristique de fillette évoquant les problèmes des cinéastes de la nouvelle vague et de la notion d’auteur en cinéma. Ainsi ce qui se présenta ce jour-là alors que dans un halo était rappelé que l’heure du réveil des corps dans la vie quotidienne avait sonné dans les années 70, ce qui se présenta ce jour-là fût la réalité d’un corps qui se prend la vitre de face et qui tombé, est cherché à être réanimé.

ce post a été initialement publié sur myspace.

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