Note technique : concerne les aventures du cliché de Nick UT versus les logiciels de Facebook.
Nous n'avons pas très bien compris l'émoi des dits « réseaux
sociaux face à la « censure » de la photo de Nick UT (
Cf. article du monde photo du vietnam : facebook fait machine arrière) que nous connaissions peut-être sous le nom de photo du
Maïly (maïlaï ?) , photo dont la légende rapportait qu'elle avait été
le point de départ du retournement de l'opinion américaine au sujet
de la guerre du Vietnam. Avant la publication de la photo, la
majorité des américains sont pour combattre les communistes au
Vietnam et y envoyer des contingents (des jeunes faisant leurs
services militaires obligatoires). Après la publication de la photo,
la majorité des américains sont contre le fait que leurs soldats et
jeunes tuent des civils innocents au Vietnam. Bien sûr, il s'agit
d'une facilité dans la narration de l'Histoire et de sa grande
hache. Rien n'est aussi simple ou limpide. Comme nous avons pu
d'ailleurs le constater, en Europe, avec la circulation de la photo
du jeune Aylan, enfant mort noyé dans la Méditterranée ou celles
de tous ses « frères et soeurs » d'âge de dent de lait
morts peu ou prou dans les mêmes circonstances que lui ou sous les
bombardements de l'armée de Bachar Al ASSAD et de ses alliés, ou
étouffé par des vapeurs de chlore, etc... Cette longue introduction
pour rappeller que l'intérêt de l'image de Nick UT, en son temps,
fût qu'elle montra au monde entier une jeune fille nue courant pour
échapper au feu du napalm. Et que c'est cette représentation d'une
scène de guerre que nombre d'américains n'ont pas supporté comme
étant de leur fait, nombre d'américains n'assumaient pas que les
actions de leurs soldats puissent avoir de telles conséquences. Là,
il s'agirait d'une sorte de réplique, au sens sismologique, de cet
émoi et de cette prise de conscience mais n'en serait que la farce.
D'après ce que nous en comprenons, les Facebook, dailymotion,
youtube et compagnie ont des logiciels de reconnaissance des formes
qui reconnaissent les corps nus, les fesses, les seins, les sexes de
femme, d'homme et prébubère au travers de la masse d'images postées
chaque jour sur leurs plateformes et ce sont ces logiciels, donc des
machines, qui censurent a priori les images ou les vidéos où de
telles formes auraient été reconnues et ensuite des équipes
d'humains vérifient ou pas la justesse de la censure machinique. De
la même façon, des logiciels vont censurer des images et des
vidéos, ou du moins les limiter à un public adulte en fonction des
hastags ou mots-clefs associés. Inscriver « porno »
comme mot-clef d'une vidéo de lol cat, la vidéo risque d'être
interdite aux moins de dix-huit ans ou signaler comme comportant des
images choquantes au moins un certain temps. Il se peut cependant que
nous ayons mal compris les détails des procédures de censure de ces
plateformes puisque notre connaissance est issue de notre usage de
ces plateformes. Toutefois l'émoi que rapportent les journaux au
sujet de la censure, par une machine donc, de la photo de Nick UT
nous paraît totalement absurde. Cet émoi témoigne plus du fantasme
total et des projections fantasmatiques que les uns et les autres
attribuent aux « réseaux sociaux » en général et à
Marc ZUCKERBERG en particulier qui est surtout à la tête d'un
réseau de serveurs et de robots dépendant de l'electricité,
entouré d'une équipe d'informaticiens qui ont étudié les langages
de programmation et non pas les sciences politiques et morales sauf
exception… Le scandale, faut-il le rappeller n'est pas la
suppression d'une image ici ou là, le scandale peut être ce que
montre cette image, et le scandale en 2016 ce sont ces enfants qui
meurent en Méditerranée et dans les différentes guerres au Moyen
Orient et en Afrique. Faudrait sortir de la grotte et redécouvrir le
monde comme dirait SOCRATE (ou PLATON) et économiser la force de son
indignation pour ce qui se joue au présent et que les images
reflètent !
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