Les années 70 : Le fils du cuisinier.




Dans la classe de peut-être CM1 soit la quatrième année après le jardin d'enfants dans ce pensionnat suisse où enseignait notre père la littérature française et la philosophie et où nous étudions le calcul, les choses, la géographie, la lecture, la poésie, etc … Donc, en classe de CM1, le fils du cuisinier était venu quelque temps. Nous ne l'aimions pas tellement. J'ai souvenir d'aller avec la classe, à un pic nique à Barbeulosaz, de marcher et que Solange ou Caroline sont allées discuter avec lui, et qu'il était tout rouge et essoufflé, qu'il parlait haut et fort en regardant ses pieds. A l'époque, était dit qu'il n'était « pas à l'aise », aujourd'hui se dirait peut-être qu'il ne savait pas gérer ses émotions. Dans ce pensionnat suisse comme dans un Hôtel, y travaillait une armée de personnel de maison oeuvrant à cuisiner, jardiner, déneiger, nettoyer les locaux, le linge, la vaisselle ...etc. Ils étaient généralement italiens, espagnols mais aussi yougoslave. Dans les années 2000, j'irai à Lausanne voir avec une tante, un cousin et une cousine une pièce de théâtre dans laquelle joue une autre cousine et représentant sur une scène de théâtre les paroles recueillis des individus ayant formé ses armées italiennes et espagnoles, vêtues en noir, venues nettoyer les arrières salles de la confédération helvétique. Mais, dans les années 70, nous n'aimions pas le fils du cuisinier et cela nous posait problème : il était mal à l'aise et nous rendait mal à l'aise. Puis, il disparut. Puis une fois alors qu'en promenade ou en cours de gymnastique à l'extérieur, nous l'avions croisé et dans mon souvenir l'adulte qui était avec nous s'était enquis de lui. Il avait répondu qu'il était très content, qu'il allait à l' école du village où les gens étaient comme lui et qu'il s'était fait plein d'amis, puis une fois reparti, quelqu'un avait dit qu'il mentait et disait ce que sa mère voulait qu'il dise. Dans mon souvenir, je suis fâchée de cela car la fable qu'il nous avait récité résolvait mon problème « moral » de ne pas l'aimer et qu'élargir le problème vers sa mère rendait le problème beaucoup plus complexe et insoluble.
Cependant, Deux ou Trois années plus tard, lorsque notre sœur et nous-mêmes irons étudier à Evian-les-Bains, France, notre mère tiendra à peu près le même discours que la mère du fils du cuisinier.

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