Georges, maurice, lucy et les autres, 2013e saison. Épisode suivant le précédent à moins que le prochain,
La Récamier installée dans son
fauteuil lisait un ouvrage qu'elle avait reçu anonymement par la
poste et dont elle n'avait point essayé de savoir qui le lui avait
adressé. Qui d'autre que George ou Maurice aurait pu lui envoyer
« Changer la vie, programme de gouvernement du parti socialiste
et programme commun de la gauche, présentation de F.Mitterrand,
Flammarion, 1972 » ?? A moins que Lucy ? Ou La
Rousse ? Ou Louise ? Ou Jo et Gros ? [CF. les épisodes vraiment précedents] La Récamier qui
s'était calmé en général et en global, mais où subsistaient
quelques soucis en local, la Récamier s'était décidé à se
risquer à lire l'ouvrage sans connaître l'expéditeur et le texte
semblait lui plaire puisqu'elle en était déjà au point 10 de la
présentation écrite par monsieur François Mitterrand non encore
président, en 1972 : « Deux traditions s'affrontent en
France en politique étrangère. Elles s'affrontent par leurs
principes et par la conception du monde dont elles procèdent.
Le nationalisme qui a inspiré la
diplomatie du régime tourne le dois au réalisme politique dont il
se réclame et aux intér^^ets à long terme de la nation. Par la
méfianceet l'engrenage des égo¨¨ismes antagonistes qu'il
engendre, il entrave le processus d'organisation internationale qui
est la seule voie de réglèment progressif des problèmes
contemporains.
La Gauche française s'inspire de
la tradition de la justice internationale, volontiers qualifiée
d'utopie mais qui, mûrie par les dures leçons du passé, apporte
une vision lucide et généreuse des virtualités de notre temps.
Face aux dangers qui pèsent sur l'avenir des hommes,
l'approfondissement de la coexistence pacifique entre les peuples
guidera toute l'orientation de la politique étrangère du Parti
Socialiste.
Dans ce dessein le programme de
gouvernement s'attache à définir les moyens nécessaires à la
construction de la paix par l'arbitrage international, le désarmement
et la sécurité collective, il réaffirme l'attachement des
socialistes à la communauté européenne des peuples, il demande
qu'enfin soit mise en œuvre une politique d'ouverture vers le
Tiers-Monde.
Son choix européen est
primordial. Chacun pourra se reporter au texte complet du programme
pour ocnstater qu'il est en m^me temps et au même titre socialiste,
qu'il tend à associer intimement la cosntruction européenne et
l'avénement du socilisme en France.
Quiconque a eu l'occasion de se
rendre en Amérique ou dans les pays communistes, ou dans les pays du
Tiers-Monde, a pu constater l'absence de la France et des valeurs
qu'elle incarne. Qui peut croire que la France seule retrouvera son
audience sans moyens de puissance ? Qui ne voit que ses voisins
D'Europe occidentale sont aujourd'hui soumis, comme elle, aux
décisions de Washington et de Moscou ? L'indépendance d'un
peuple se caractérise par le libre exercice de sa volonté. La
France peut user de cette liberté pour adhérer à la communauté
européenne ou pour la refuser. Mais elle n'a pas la liberté
d'échapper au partage du monde hérité de Yalta tant que l'Europe
occidentale continuera de céder aux forces centrifuges du
nationalisme.
Le Parti Socialiste s'est réjoui
du passage de l'Europe des Six à l'Europe des Dix et
particulièrement de l'entrée de la Grande Bretagne dans le Marché
Commun. Il approuve toute extension des compétences et des
responsabilités communes. Toutefois il ne séparera pas cet objectif
de l'édification du socialisme en France et organisera son action en
liaison avec l'ensemble des organisations ouvrières et du mouvement
socialiste international. Cette action intéressera non seulement
l'élargissement de la Communauté mais aussi le respect des options
sociales en son sein, ses relations économiques extérieures et le
renforcement du contrôle démocratique des institutions existantes.
La construction d'une Europe
indépendante et la lutte pour la dissolution simultanée des pactes
militaires constituent une seule et même démarche.
La France ne saurait se retirer
de l'Alliance atlantique tant qu'une conférence européenne n'aura
pas assuré les bases de sa sécurité en substituant à l'équilibre
des deux blocs un système de garantie collective.
A l'égard du tiers monde, le
Parti Socialiste insiste avec force pour qu'au plus tôt soit mise en
œuvre une politique d'aide multilatérale qui, au lieu de perpétuer
insidieusement le pacte colonial, garantisse le cours des matières
premières, implante et multiplie les industries de transformation et
impose une réforme profonde des institutions monétaires.
Les hommes sur la terre sont
menacées dans leur survie par le déchainement des haines nées de
l'injustice et par le surarmement des puissances industrielles dotées
de l'arme nucléaire.
La France est en mesure de jouer
un rôle de premier rang dans l'oeuvre de paix et de sécurité.
Rejetant pour elle-même le cycle infernal des expériences et de la
fabrication d ela bombe atomique elle aproposera l'examen d'un plan
de désarmement par une conférence convoquée à cette intention. Le
Parti socialiste est patriote comme on l'est quand on prend ses
racines dans le peuple. Il ne laissera pas les Français la poitrine
nue devant les risques d'agression. Mais il refuse de contribuer à
l'accroissement des tensions dans le monde et croit que l'intérêt
bien compris de la France, que sa sécurité, seront davantage
assurés par une politique d'amitié sans frontières idéologiques
et par l'épanouissement de l'Europe en voie de construction que par
la course à la terreur. » La Récamier s'était endormie
pendant sa lecture qui se poursuivait d'elle-même par la grâce du
chat blanc ou noir.
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