Martine et le minimum syndical.
Martine avait ses règles et en
avait profité pour fainéanter chez elle. Il lui avait été répété
alors qu'adolescente que la période des règles était une période
spéciale pour la femme qui devait se reposer ces jours-là et comme
d'habitude, Martine avait songé que soit elle n'était pas une femme
soit c'était des sornettes.Des serpents à sornettes.
Martine écouta un journal
radiodiffusé sur une chaine d'information permanente : il y
était relaté la fin des grèves des ouvriers et ouvrières du
textile au Bengladesh, grèves provoquées par l'effondrement d'un
immeuble abritant des ateliers tuant près de 400 ouvrières.
L'immeuble avait été surélévé de manière illégale, les
ateliers fabriquaient des v^^etements pour des chaines de magasins
européens et américains, les ouvrières avaient été forcées
d'aller travailler alors qu'elles avaient signalé des fissures
apparues dans les murs de leurs ateliers. Ce scandale, faisant suite
à de récents incendies dans d'autres ateliers bengladis, avait ému
les populations occidentales, mais pour combien de temps ? Puis
martine entendit que le salaire des ouvrières du textile au
Bengladesh était en moyenne ou en général de 40 euros par mois.
Martine eut un horrible pressentiment. Elle avait entendu quelques jours auparavant un ex-diplomate français raconter à un journalistela bonne nouvelle du recul de l'extrême pauvreté dans le monde :
en effet expliquait-il l'extrême pauvreté se définit par les
personnes vivant avec moins de un dollar vingt cinq centimes par jour
et cela concernait 40% de la population mondiale (à moins que ce ne
soit de la population mondiale pauvre) il y a dix ans et ce chiffre
est tombé à 20% de la population mondiale à moins que ce ne soit
de la population mondiale pauvre. Martine n'avait pu alors
s'emp^^echer de se demander si gagner 1,75 dollar par jour constitue
vraiment une sortie de l'extr^^eme pauvreté et elle avait entendu
les unes et les autres lui dirent qu'elle avait bien mauvais esprit.
Cependant, elle avait encore été en dessous de la vérité :
lorsqu'elle divisa 40 euros soit le salaire des ouvrières du
Bengladesh par 30 jours qui constitue environ un mois, elle trouva
1,33 dollar soit (1,25 +0,08) dollar. Martine ne voyait dans ces 0,08
centimes qu'une augmentation accordée pour modifier les statistiques
et non pas le quotidien de ces ouvrières. Elle éprouva une sorte de
dégout et quiconque lui aurait dit que c'était en raison de ses
règles se serait retrouvé aussit^^ot empalé sur une fourche.
Martine respira et s'accrocha à l'espoir que les mentalités
bougeaient malgré tout par des mouvements technoniques :
m^^eme le pape avait récemment condamné l'esclavage économique et
la course au profit entra^^inant la prolifération du ch^^omage en
occident et ce à l'occasion du premier mai et de sa mondiale
célébration du travail ! Que Cela soit dit par le pape de Rome
constituait tout de m^^me un évenement !
Puis Martine actualisa sa
situation de ch^^omeuse auprès de p^^ole emploi avant de faire une
sieste. Il lui semblait qu'elle ne s'était plus reposé depuis plus
de dix ans, qu'elle n'était plus parvenue à fainéanter plaisamment
depuis qu'elle était au ch^^omage. Pourtant ce jour-là, le sommeil
des justes revint.
une semaine plus tard, martine apprit que la police indienne avait arrêté les recherches dans les décombres de l'immeuble indien effrondré et que le nombre de mort s'élevait à plus de 1000. Ainsi, ce jour-là, les justes sortirent de leur sommeil et se remirent en mouvement.
une semaine plus tard, martine apprit que la police indienne avait arrêté les recherches dans les décombres de l'immeuble indien effrondré et que le nombre de mort s'élevait à plus de 1000. Ainsi, ce jour-là, les justes sortirent de leur sommeil et se remirent en mouvement.
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