les années 80, niels Bohr et moi,

Niels Bohr et moi :
Dans les années 80, j'étais allée avec C. dans une piscine, peut-être à Lyon où nous habitions ou à Londres où nous suivions un stage de danse ;
quelques informations périphériques :
C. me prêtera la garçonnière de son mec marié pour me loger à l'occasion d'un stage dans un service de presse ( Cf. épisode précédent),
C. préparait le Capes d'education physique et sportive,
Julie Delpy ressemble à C (dans mon esprit toutefois et ses souvenirs);

Donc je fais des longueurs dans une piscine avec C qui soudain se met en tête de me coacher (à l'époque ce mot était sans doute inusuel, celui d' « entraîner » devait être d'usage quoique n'ayant pas exactement le même sens superposé), donc je fais des longueurs dans une piscine olympique où C se trouve également à faire des longueurs mais crawlées ayant tout loisir de me doubler plusieurs fois quand C décide, à l'occasion de nos croisements dans le couloir des nageurs séparant radicalement dans le bassin olympique des piscines ceux qui nagent de ceux plus nombreux qui barbotent, quand C décide de me lancer des invectives, qu'elle avait du elle-même entendre lors de ses entraînements ou cours de natation de compétition, quand C décide de me lancer des invectives telles des phrases telles «  ne t'arrêtes pas, tu peux continuer !» « allez ! tu peux le faire ! », « ce n'est pas vrai, tu n'es pas fatiguée, tu peux encore faire plusieurs longueurs ! »,etc... puis, je me sens vraiment proche de ma limite physique, épuisée, presqu'étouffée, il me semble qu'une brasse de plus et ce sera la crise cardiaque mais la voix de C. me dit « allez ne t'écoutes pas, tu peux encore nager ! », par curiosité de où voulait m'emmener C, je continue même si par moments il me semble que même mes membres ne répondent plus automatiquement si je n'y mets la volonté de faire les gestes, puis tout à coup, quelque chose se passe, comme le poids du monde qui vous quitte et une force nouvelle puissante et calme se déploit dans votre corps, nager à l'infini ne semble pas alors une vue de l'esprit.
En ce qui me concerne à ce moment, me revint alors en tête le modèle de Niels Bohr concernant la matière et la structure de l'atome que j'avais étudié quelques années auparavant et les notions de saut quantique d'energie des électrons quant à leur nombre de spins me semblèrent tout à coup d'une évidente familiarité (d'une évidence familière). Que cela soit toutefois une conception erronée n'est cependant pas une hypothèse à écarter.

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