Les mythologiques


La nuit de noces de la mère de notre père se passa à l’Hôtel des Bergues à Genève. Notre père racontait que sa mère, la femme de son père, leur racontait que le lendemain, alors, tout lui avait semblé odieux. La première nuit où revenus à leur ferme, elle trouva son mari le soir tombé ivre face contre terre dans le couloir. Notre père avait un jour rajouté à ce récit « parce qu’il ne pouvait pas faire face » et nous il nous plairait peut-être de rajouter « à la beauté de sa femme ». Notre père à moins que ses sœurs, nos tantes, les filles de leur mère et de notre père, nous racontaient que leur mère, la femme de leur père, racontait que bien qu’aimant son mari, elle était plus tranquille depuis qu’il était passé. Notre père nous racontait en riant que sa mère leur avait raconté qu’alors à l’hôpital pour nous ne savons quelle raison, son mari, le père de ses enfants et donc de notre père et de ses sœurs et de ses frères bien qu’un passa rapidement dans les horizons de la vie, bref, le mari avait voulu coucher avec elle, sa femme, par ailleurs mère de leurs enfants qui raconteraient ensuite l’histoire à leurs enfants, bref le mari avait voulu coucher avec sa femme sur le lit d’hôpital. Elle, sa femme et mère de leurs enfants qui raconteraient ensuite l’histoire à leurs enfants, fût très gênée et avait peur que quelqu’un ne rentre « même là, disait-elle, il ne me laissait pas tranquille. » Il, son mari, leur père, le père de notre père et de ses sœurs et de ses frères, fils et fille de leur père et de leur mère.

Le père de la mère de notre père mit rapidement fin aux frasques du père de notre père en séparant la fortune de sa fille, la mère de notre père, de celle de son gendre, le mari de sa fille soit le père de notre père et de ses frères et de ses sœurs. A la sœur aînée de notre père et de ses frères et de ses sœurs échut la lourde tâche de gérer les comptes. Alors qu’elle donnait son argent de la semaine à son père, également père de notre père, celui-ci oubliant sans doute qu’elle n’était que sa fille et que tout cela n’était que comédie, lui « faisait une vie » en se plaignant à elle et en lui demandant bien pourquoi donc elle lui donnait si peu. Celle-ci des années passées et des dizaines d’enfants mis au monde plus tard, continuait à dire combien cela avait été dur d’avoir eu à lui refuser l’argent qu’il réclamait. D’autres auraient pu en s’amuser, mais celle-ci, la sœur aînée si réservée, pudique et effacée, murmurait qu’il lui en avait coûté de faire face à son père dans une telle mise en scène où les rôles seraient inversés quoique cela ne leur apparaissait nullement comme tel. 

[ce post a été intialement posté sur myspace] 

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