Les histoires de Jonathan.
Jonathan
était devenu un super héros presque malgré lui. Il avait été
amoureux d’une fille dénommée Lucy qui lui avait expliqué
qu’elle ne pouvait l’épouser puisqu’une chimère à l’objet
de ramener les humains à leur réalité.
- Ouais, ouais, c’est cela, et moi je suis un super héros, avait maugréé Jonathan
- Très bien, c’est comme tu voudras, lui avait répondu Lucy, enjouée.
Et
le lendemain, Jonathan ne put que constater qu’il était bel et
bien devenu un super héros. Les super héros disposent d’une
intendance d’invisibles qui gèrent et s’occupent de tous les
aspects pratiques et administratifs de la vie de super héros, ainsi
le super héros, sans souci du lendemain ou de savoir s’il a bien
fermé le gaz chez lui avant de partir, peut consacrer toute son
énergie à sa journée de travail de super héros.
Ce
jour-là après avoir prévenu quatorze tsunamis, sauvé
quatre-vingt-un mineurs chinois sous payés, arrêté soixante-quinze
feux de forêts et nourris mille deux cents enfants victimes de sous
nutrition dans un pays pourtant producteur de pétrole, bref,
Jonathan, ce soir-là, retrouvait ses amis dans un café à la mode,
amis qui n’étaient nullement au courant de sa modification .
Les discussions étaient très animés, il s’agissait d’avoir une
opinion sur le projet du gouvernement des Républiques concernant
l’âge de la retraite. Certains était pour, d’autres contre.
Jonathan se sentait complètement largué, étranger à tout cela.
« était-ce bien là cette humanité qu’il s’agissait de
sauver chaque jour ? » Jonathan fut saisi d’un doute à
moins qu’un doute profond ne se saisisaûme de lui.
Le
lendemain, il laissa un post it en direction des intendants
invisibles leur demandant des informations sur les demandes de
préretraites chez les super héros. Le soir, rentré chez lui après
avoir à moitié raté le sauvetage d’un pétrolier, laissé tombé
un enfant parmi les quatre mille cinq cents qu’il sauvait d’une
coulée de boue et évité tant bien que mal que quatorze centrales
nucléaires n’explosent, Jonathan, harassé, trouva en quarante
deux pages le détail du projet du gouvernement des Républiques
concernant l’âge de la retraite et les modalités de demande de
préretraite dont parlaient ses amis la veille au soir. Et alors,
soudain, il les comprit. A moins que plus rien du tout.
[ce post a été initialement publié sur myspace]
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