« Nous nous sommes amusés à réécrire un extrait d’un texte de madame LEVY, (TD rewriting de textes publiés dans le flux de la production des industries culturelles.)
Extrait
de rien de grave, Justine LEVY, 2004.
«
et c’est ainsi que Pablo, quand il a saisi dans quelle dèche on
était, m’a dit : tu connais les pâtes au thon, tu vas voir c’est
délicieux, il faut des pâtes et du thon, ou du thon et des pâtes,
les riches ne savent pas ce qu’ils perdent. Ensuite, quand il en a
gagné, de l’argent, on a fait du risotto aux truffes, invité
plein d’amis, acheté du très bon vin. Les pauvres n’ont qu’à
être riches, il a dit, je le suis bien, moi. Mais non. Il ne le
pensait pas. Ni que les pauvres n’avaient qu’à être riches ni
qu’il était devenu riche, et la meilleure preuve c’est que, le
mois suivant, il n’avait plus rien et il m’a emmenée à Melun
en RER chez des copains. »
Rewriting
du texte, ambiance années 80 :
«
et c’est ainsi que Pablo, quand il saisi dans quelle dèche on
était, m’a dit : tu sais comment on fait pour voler dans les
supermarchés, tu vas voir c’est super rigolo, pas trop compliqué,
les riches ne savent pas le fouet de l’adrénaline que cela
procure. Il m’ a expliqué qu’il ne fallait pas voler des
produits de luxe car sinon les mecs de la sécurité s’ils te
chopent ne vont pas te rater, parfois c’est toléré de voler
lorsque t’as plus rien, mais si tu voles des trucs à bouffer de
riches, les justes pas pauvres qui bossent pour avoir de quoi se
payer des pates et du thon ne te rateront pas ». Ensuite, quand il a
eu de l’argent, on a fait du risotto aux truffes, invité plein
d’amis, acheté du très bon vin et distribué plein de pourboires
dans tous les endroits où nous allions. Les riches ne le sont que
parce que les autres sont pauvres, il a dit, c’est mathématique,
lorsque je suis riche, je donne des pourboires aux moins riches comme
cela quand je serais pauvre je recevrais les pourboires et l’aumône
des riches, il a dit. Mais non, il ne le pensait pas. Et la meilleure
preuve, c’est que le mois suivant, il n’avait plus rien et il m’a
emmenée en RER sans ticket à Melun chez ses potes qui braquent des
fourgons blindés. »
Rewriting
du texte, ambiance années 2000 :
«
et c’est ainsi que Pablo, quand il saisi dans quelle dèche on
était, m’a dit : tu sais ce n’est plus possible de voler juste
de la nourriture dans les supermarchés avec les puces RIFD, va
falloir aller glaner à la fin des marchés et faire les restaurants
du cœur. Depuis que les riches se sont mis à voler les moyens
justes pas pauvres pour être encore plus riches et plus funs, la
marge de manœuvre s’est bien réduite. Mais avant d’avoir à
demander le R.M.I , on pourrait peut-être vendre nos habits aux
Puces de Montreuil pour s’acheter du pain et du sel, c’est un
truc super pour caler et passer la faim. » Ensuite, lorsqu’il a eu
de l’argent, on l’a placé dans de produits financiers pour
passer définitivement de l’autre côté, du côté des malins qui
se payent la tête des larbins. Les pauvres ne le sont que parce
qu’ils sont cons, il m’a dit, sinon ils seraient riches. Je m’en
suis bien sorti, moi. Mais non, il ne pensait pas que le banquier à
qui il avait confié son argent l’arnaquerait en raison des efforts
à faire pour être républicain. Et la meilleure preuve, c’est que
le mois suivant, il n’avait plus rien, il m’a emmenée à pied
jusqu’au boulevard circulaire juste avant le périphérique pour
que nous puissions chacun tapiner, parité oblige, avant d’aller
chez ses potes islamistes à Melun toujours à la recherche de deux,
trois kamikazes afin de faire monter les valeurs de leurs actions
investies dans les multinationales de la sécurité privée. »
Rewriting
du texte, ambiance années 2010 :
«
Je reçus un SMS en PCV de Pablo que je refusais.»
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