PAPY MEUJOT passe son master II à l'Université.
Papy MEUJOT avait fini
par sortir les courriers provenant de l'université de sa boîte aux
lettres et par ouvrir les enveloppes afin de lire les textes imprimés
sur les papiers glissés à l'intérieur par des secrétaires que
Papy MEUJOT imaginait forcément proche de la retraite et de mauvaise
humeur car ayant épuisé tous leurs charmes dans des bureaux
qu'elles quitteront définitivement bientôt. Papy MEUJOT avait
commencé par lire les derniers courriers reçus selon la bonne
logique de qui a laissé un peu traîner les choses. Ainsi, Papy
MEUJOT avait appris qu'il avait été réinscrit dans le même master
II pour l'année prochaine, que les paiements de ses droits
d'inscription seraient pris en charge par un fond dont il ignorait
l'existence, que des secrétariats reprendraient contact avec lui si
des informations administratives leur manquaient, etc. Papy MEUJOT
comprenait peu à peu en remontant le fil de l'histoire au travers
des proses diverses et variées qui lui avaient été envoyées que
l'équipe enseignante craignait de ne pas avoir assez d'élèves
inscrits dans leur master II et donc de voir disparaître et leur
master II et leurs émoluments : l'inscription de Papy MEUJOT
sécurisait pour une année encore leur master II, les
administrations nationales préférant voir les vieux et les vieilles
de leurs pays suivre des cours et des formations dans les universités
en étant toujours dans une dynamique constructive quant à leur
avenir plutôt que de les savoir délirer devant des postes de télés
dans des établissements pour personnes dépendantes en attendant
Godot. « et si j'avais été mort ? Que se
serait-il passé ? », se
demandait Papy MEUJOT qui comprenait bien que la question de sa
personne n'était qu'annexe dans ces problématiques administratives
et universitaires. Papy MEUJOT ouvrit le dernier courrier lisible,
d'autres enveloppes ayant retrouvé forme de pâte à papier vierge
de toute inscription sans doute suite à un séjour prolongé dans de
l'eau présente dans la boite aux lettres. Ce dernier premier
courrier incitait Papy MEUJOT à reprendre contact avec l'université
dans les quarante huit heures sous peine « de voir
son intellect se disloquer ».
Papy MEUJOT ne comprenait pas qu'au XXIe siècle, les administrations
essayaient encore d'utiliser de si grosses ficelles et la peur pour
manager les populations. « C'est plus facile de
contrôler par la peur mais quand celle-ci se retourne, quand la peur
change de camp alors c'est la « Terreur » par exemple ! »
lui avait fait remarquer Josette.
« Bah, au moins, je sais plus ou moins ce que
je ferais l'année prochaine, il y a un côté rassurant »,
se disait Papy MEUJOT en ne parvenant cependant pas du tout à
s'imaginer retourner à Paris.
Commentaires
Enregistrer un commentaire