Jogging d'entretien neurologique et critique : traquons l'idéologie cachée dans l'article « Petite enfance, nouvelle frontière de l'égalité » paru dans Libération du mercredi 15 janvier 2014.


Note préliminaire : nous ne critiquons pas l'idée de l'importance à donner aux structures d'accueil pour la petite enfance. Nous voudrions attirer l'attention sur le discours qui se greffe sur cette quasi-évidence sociale.


« à trois ans, un enfant né dans une famille défavorisée [défavorisée par quoi ? Par qui ? En quoi ? par le sort ? la nature ? un système économique ? un système médiatique ? Un système de représentation ?Par le choix de vêtement ne les mettant pas en valeur ? Etc...] a déjà entendu 30 millions de mots de moins qu'un enfant né dans un milieu socialement avantagé [trente millions ? Cela me paraît beaucoup en effet, il nous semble qu'un dictionnaire contient environ cinquante à soixante mille mots, et que nous sommes déjà loin de tous les connaître, alors les vingt neuf millions cinquante mille qui reste ! Pourrions-nous avoir des informations complémentaires sur les personnes qui ont produit cette étude ? Sans doute cette étude doit être rédigée avec les 29 050 000 mots qui ne sont pas dans notre dictionnaire le Petit Robert (édition 2000 avec à la louche 18 mots par page et 2826 pages de mots) et donc nous ne pourrons la comprendre.. n'avons-nous pas été assez sollicité linguistiquement dans notre enfance ? Maman, papa, c'est votre faute !...] L'inégalité sociale produit ainsi l'inégalité dans l'accès aux savoirs [de toute évidence, il n'y a pas que l'inégalité sociale qui produit un non-accès aux savoirs, il y a aussi d'être persuadé d'y avoir accès parce que favorisée socialement qui empêche d'y avoir accès...] , qui se verra elle-même consolidée en inégalité scolaire [il nous semble que c'est du Bourdieu mal compris. C'est quoi une inégalité scolaire ? Une inégalité devant les matières enseignées ? Devant les attitudes d'écoute dans les classes ? Devant les idées transmises ? Devant les 29 050 000 mots qui ne sont pas dans le dictionnaire et que les enfants des classes défavorisées par la connerie des autres classes n'ont jamais entendu pas plus que les autres d'ailleurs?]
Avant même l'arrivée au CP, nos enfants sont déjà inégaux face à l'avenir. [ Là, nous sommes désolé mais il y a un gros gros gros souci politique dans la formulation et qui nécessiterait une clarification : les enfants sont inégaux face à leur propre avenir parce que leurs parents n'ont pas les mêmes relations et la même connaissance de la connerie sociale ? Les enfants sont inégaux face à leur avenir parce que ceux qui habitent à côté de Tchernobyl ont peu de chance d'atteindre l'âge de vingt-cinq ans ? Les enfants sont inégaux face à l'avenir du monde parce que les classes favorisées socialement ont gravement hypothéquées l'avenir du monde et de la planète ? Et d'abord les enfants sont-ils face à l'avenir ? Ne sont-ils pas eux-mêmes l'avenir ? Les enfants quels qu'ils sont et d'où qu'ils viennent ne constituent-ils pas déjà l'avenir ? ]


Bon bref, je suis fatiguée et donc grosso modo l'article substitue les inégalités sociales de traitement de chaque part de sa population par des inégalités de mérite quant à l'acquisition des savoirs. Le problème de ce type de raisonnement est qu'il nie qu'il existe différents types de savoir et qu'il est très différent de savoir, de connaître, de penser, de faire et de raisonner par soi-m^me et que dégueuler du prêt-à-penser et prêt-à-paraitre dans un système totalitaire pour les individus n'est de notre point de vue ni du savoir, ni de la connaissance, ni de la pensée. Les enfants doivent pouvoir s'épanouir et apprendre à devenir autonome (c'est d'ailleurs un mot que nous ne voyons plus tellement usité dans les discours pédagogique mais il est vrai avec plus de trente millions de mots, des nuances plus subtiles doivent ^^etre énoncées ! ) bref,c'est plus facile lorsque leurs parents sont aussi épanouis et autonomes (et pas soumis à un emploi du temps qui change sans arrêt par exemple) et il n'y a pas de raison que leurs parents ne soient pas épanouis non plus même s'ils lavent des toilettes toute la journée. Et d'ailleurs, il n'y a pas de raison qu'ils lavent des toilettes toute la journée. Croire que l'école actuelle sélectionne les meilleurs, c'est une erreur, elle sélectionne ceux qui ne mettront pas en péril le pouvoir de ceux qui la dirigent en fonction de leurs petits intérêts médiocres. Mais là, nous allons être neuf milliards sur la
Terre alors les personnes des milieux socialement favorisés doivent commencer à changer de façon de penser et tenter de comprendre qu'ils sont comme les autres, ni plus, ni moins. Et qu'ils n'en savent pas plus sinon moins. Parce que bon, vu le n'importe quoi du monde actuel, est-ce si important d'acquérir des savoirs débiles pour devenir par exemple analyste dans une agence de notation ? Ou alors économiste dans une grande banque ? Ou hâbleur dans un think-tank ? AU SECOURS, TERRA NOVA ESSAYE DE REVENIR ! ]


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