Les aventures de Martine : Martine et l'oxygène actif.


Martine était assise sur une banquette devant une table sur laquelle elle avait déployé son ordinateur portable qui semblait une vieillerie aux côtés des tablettes d'usage qui l'encerclaient et empruntaient également le flux WI-FI mis à disposition gratuitement par les restaurant Mac Donald, ici, à Pleurtuit. Martine envoyait une vidéo qu'elle avait réalisé elle-m^me,(images, sons, montage, post-production, relations presse et partenariat commercial, mise en situation de produits, vente de licence pour produits de grande consommation et tombola) une vidéo qu'elle avait réalisé elle-même sur un site web de partage de vidéos. Pendant que son ordinateur travaillait et envoyait des paquets d'informations selon le standart de communication TCP/IP soit internet, tout en mouftant à pleins de structures d'analyse en tout genre tout ce qu'avait fait Martine ces derniers temps sur son ordinateur et quels site webs elle avait regardé, pendant ce temps donc, Martine feuilletait le magazine « air le mag » distribué gratuitement dans les restaurants Mac Donald, ici à Pleurtuit. Au fil des lectures de ce magazine, Martine avait compris qu'il était destiné aux adolescents et jeunes adultes. Ce que n'était Martine. C'est sans doute pour cette raison, soit ne pas être un adolescent ou un jeune adulte en 2013, que Martine trouvait légèrement ennuyeuse l'interview qu'avait donné une vedette de chanson créée par une émission de télé, soit ici Julien Doré. Martine estimait pourtant qu'il fallait avoir une haute idée de la jeunesse et par conséquent penser que si un adulte, considéré comme deviant par les logiciels espions du NSA et ses équivalents, s'ennuie à la lecture de propos tenus par une starlette de la chanson alors les ados se sont déjà endormis depuis longtemps ou partis faire du skate. Bref, à côté d'une photo torse nu représentant Julien Doré sans aucun muscle abdominal, ce jeune homme racontait son nouvel album : « … c'est un mot qui m'avait marqué lors d'un voyage au Danemark. Çà se prononce « louve » mais, comme je ne parle pas le danois, c'est forcément le terme anglais « love » qui m'est apparu en premier. Cette cicatrice sur le « o » m'a tout de suite plu. Plus tard, j'ai découvert que ce mot signifiait « lion ». J'ai aimé cette allusion au coté instinctif, animal, qui habite mon travail artistique et m'anime quand je suis sur scène. » Martine se demandait si cette vedette de la chanson croyait aux âneries qu'il racontait ou si il espérait être cru : « et quand il sort de scène, qu'est-ce donc qui habite et anime ce monsieur ? » Puis elle pensa à Guy Lux, qui lui sembla injustement oublié de nos jours.
A la table devant celle de Martine, deux hommes d'âges moyens s'étaient installés face à face et avaient engagé une conversation dès lors que celui qui était allé chercher des cafés expresso avec du sucre et sans crème était revenu à la table avec les cafés disposés sur un plateau en plastique épais, recouvert d'un rectangle de papier sur lequel était imprimée une publicité pour un produit en vente chez mac donald soit jamais une luge avec écrit rosebud dessus. L'un se présentait à l'autre. Professionnellement. Il avait été vendeur dans différents commerces de proximité puis était parti un an à Manchester où il avait continué à faire de la vente. De retour d'Angleterre, il était devenu agent immobilier, « c'était l'époque où les anglais raflaient tout ce qui se présentait sur le marché », il avait bien gagné sa vie et avait su se retirer juste avant que le marché ne s'effondre, puis il s'était lancé dans la vente et l'entretien de piscines. La conversation entrait dans le vif de son sujet puisque l'autre personne commençait à s'animer et échanger des vues, des noms. « j'ai été formé par bidule Truc et j'adore sa façon de concevoir la relation client » «  tout à fait, d'ailleurs nous travaillons à peu près selon les mêmes normes ». Puis les mecs entrèrent dans des détails techniques, il n'était pas seulement question de construire des piscines ou des spas pour des chirurgiens, tout semblait tourner autour du « «contrat d'entretien », de la « gestion du chlore » et de l' emploi d'« oxygène actif ». Les débats étaient vifs. Les mecs étaient à fond dans leur sujet : « Pourquoi dès la conception du tablier se joue la question de l'entretien ? »
Martine tenta de reprendre le fil de l'interview de Julien Doré imprimé sur du papier glacé grammé à moins de 80 grammes par mètre carré : « l'album parle de rupture en faisant appel aux plus beaux souvenirs de l'histoire d'amour. L'idée de cette rupture, avec des textes mélancoliques mariés à des mélodies claires, aux grooves très entrainant, me plaisait bien. Même si on glisse doucement vers quelque chose d'un peu plus sombre dans la seconde partie.... » Bien sûr ,un adolescent ne devrait pas avoir l'impression d'avoir déjà entendu ou lu cela cent fois, se disait Martine, mais sans doute déjà vingt.
« Et là, continuait l'un des messieurs de la table d'â côté, j'explique à l'ouvrier qu'il doit essayer de comprendre comment le client veut vivre sa piscine avant de lui proposer quelque chose. »,« Nous, pour les spas, il faut bien souvent expliquer aux clients comment ils peuvent s'en servir. »
Puis la plate-forme web de partage de vidéo afficha un message sur l'écran de l'ordinateur de Martine lui disant que sa vidéo avait été envoyé avec succès et lui demandant si elle voulait la voir. Martine se concentra sur ses propres âneries et oublia jusqu'à Julien Doré et les vendeurs de piscine. « Il y a un coté bureau open space dans les Mac Donald hors heure des repas » pensa Martine. Puis l'idée des cabinets de psychanalyste tel des bureaux open space-time se présenta à son esprit. Aux espaces-temps ouverts.

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