le jour où je suis allée à l'assemblée nationale, [les années 90]

Jeune diplômé de l'Institut d'Etudes politiques de Lyon, fraichement débarquante à Paris, logée dans une chambre de bonne et oeuvrant dans des bureaux de marketing téléphonique en attendant de trouver un emploi dans des milieux chorégraphiques suite à un stage au service de presse de la biennale de danse de Lyon où j'avais adoré boire du champagne et des petits fours dans les « pots de première » avec des personnes qui ne parlent presque que de danse toute la journée, je reçus un coup de fil d'une ancienne collègue de l'institut d'etudes politiques de lyon, je reçus le coup de fil d'une copine de fac avec qui j'avais souvent oeuvré en binôme ou en polynôme pour des travaux tels « l'évolution de l'émission « l'heure de vérité » au travers des interviews de Georges Marchais », je reçus un coup de fil d'une nana qui continuait à user ses pantalons sur des bancs de facs mais cette fois mais cette fois à Paris, blablabla. La nana m'expliquait qu'elle devait faire une enquête dans le cadre d'un de ses séminaires x ou y sur les affiches de Jean Charles BLAIS qui décoraient la station de métro « assemblée nationale » et qu'elle, étant timide ou coincée ou je ne sais plus quelle excuse bidon, blabla, me demandait si je pouvais faire l'interview à sa place. Mon goût pour les situations me permettant de visiter des lieux et de rencontrer des personnes me fit accepter sans discuter les zones d'ombre d'une telle demande. Je ne sais plus si il y avait déjà un rendez-vous de pris ou si je le pris moi-même, toujours est-il que j'allâoutes à l'assemblée Nationale pour un rendez-vous à l'hôtel de Lassay avec l'attaché de presse de monsieur Laurent Fabius, alors président de. Dans mon souvenir, il fallait présenter ses papiers d'identité à une sorte de garde-barrière qui vérifiait votre nom sur une liste puis un monsieur vous donnait un mini-plan et nous voilà dans la place pavée. Arrivée dans la bâtisse , selon nos souvenirs, la dame descendait un escalier, portait des talons et un décolleté pigeonnant et il en fallait peu pour ne la voir en robe longue et crinoline, telle une cocotte installée dans un hôtel particulier dans le théâtre de monsieur FEYDEAU. Nous prîmes place dans un salon sur des fauteuils peut-être style club anglais, et nous parlautes rapidement de cette commande qu'avait faite la présidence de l'assemblée nationale à Jean-Charles BLAIS pour la déco de la station de métro. Le prof de ma copine complètement paranoïaque voulait vérifier qu'il existait bien un message subliminal délivré par les changements de couleurs dans les œuvres collées à la place des affiches de pub mais ces modifications ponctuaient seulement les activités de l'assemblée en séance plénière, budgétaire ou exceptionnelle ainsi que la suspension des activités. Je l'ai peut-être fait parler un peu de son métier également, puis lorsqu'elle a voulu en savoir plus sur le séminaire que « je » suivais et sur les travaux de mes professeurs , j'ai du réussir à faire quelques pirouettes avant et arrières afin de quitter les lieux rapidement sans trop me griller. Nous nous serrâmes chacune une main, puis je sortis.

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