Philosophie politique, définitions : aujourd’hui le populisme.
Technique politique
utilisée en démocratie pour acquérir, asseoir et confisquer le
pouvoir au profit d’une minorité en grattant dans le sens du poil
les peuples dans leurs bêtises les plus crasses, en leur proposant
par exemple une explication ou une cause à leurs problèmes ou
malheurs : recherche d’un bouc-émissaire, désignation d’un
méchantpasgentil, la faute au système, etc, autant d’explications
et de discours qui omettront surtout de rappeller aux uns et aux
autres que le monde des humains n’est à priori et d’abord que ce
que les humains en font eux-mêmes.
On fera la différence entre le
populisme de droite (« les étrangers mangent le pain des
français », « les chômeurs sont des fainéants, les
scientifiques n’ont pas besoin d’avoir des lettres ») et le
populisme de gauche (« demain, on rase gratis », « les
chômeurs sont des victimes, les littéraires n’ont pas besoin
d’avoir des sciences ») cependant on notera que le projet
populiste est apolitique par nature puisqu’il ne s’agit que
d’acquérir le pouvoir pour le confisquer au profit d’intérêts
particuliers et particulièrement de portée non généralement
partagée.
On notera également
la notable différence entre populiste et populaire. Par exemple,
Michel Sardou fût un chanteur populiste, Carte
de séjour, un groupe de musique populaire, Cosi
Fan Tutte est un opéra populaire, les opéras de Wagner
sont limite populiste, Voyage au bout de la
nuit est un ouvrage populaire mais Céline connut une
période populiste. Frederic Beigdeber serait peut-être un écrivain
populiste à l’insu de son plein gré alors que Raymond Federman
serait un écrivain populaire mal connu. Les frères Grimm
recueillirent des récits populaires afin de les éditer et de les
diffuser plus sûrement dans le temps mais peut-être aussi en les
figeant puisque les déconnectant du flux protéen des récits des
bons génies populaires veillant à la conservation de leurs espèces.
On notera qu’ historiquement l’essor
et le ressort du populisme s’appuierait sur le concept de « classes
moyennes » en les frottant dans le sens de « vous n’êtes
pas en bas de l’échelle, et vous pouvez y grimper vers les
sommets ». On précisera cependant que l’alpinisme, sport et
activité complète, populaire parmi les montagnards, ne saurait être
populiste puisque les ascensions réalisées y sont concrètes et
réelles, l’ascension du Mont ventoux
de Pétrarque relate très bien ce paradoxe où l’ascension réelle
du Mont Ventoux réalisée par Pétraque en compagnie de son frère
lui révèle paradoxalement l’illusionnisme de sa vie sociale
passée.
On notera que le plus brillant
adversaire du populiste serait l’anarchiste, puisque ce dont
l’anarchiste se moque, soit « le pouvoir », le
populiste le vise. Ainsi, Jarry écrivit les aventures
d’Ubu d’après Macbeth.
Cependant, le meilleur adversaire du populiste resterait le démocrate
convaincu de et oeuvrant à la nécessité de la dispersion et de
l’équilibre des pouvoirs pour et parmi les peuples.
Il serait possible
d’interroger sérieusement le virage opérée dans les médias
français à partir des grèves de 1995 en privilégiant le
traitement des informations par l’émotion comme un virage
populiste dans le traitement et la diffusion des informations par les
médias dit généralistes, ayant eu créé peut-être un climat
médiatique majoritaire à tendance populiste.
Un rapide coup d’œil sur les une des
hebdomadaires français en l’an 2009 suffirait à rapidement
confirmer cette thèse, sans doute bien sûr trop rapidement, ce que
nous ne ferons pas afin de ne pas céder à une pression populiste.
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