Dans les années 90,
Nous étions
allées à un vernissage dans un nouveau lieu dans le dixième
arrondissement. Un des animateurs du lieu nous expliqua que le mois
suivant ils inviteraient des artistes travaillant sur la topologie.
-Ah ! la
topologie, dis-je émerveillée par le flot de souvenirs émergeants
de cours de mathématiques d’une vie antérieure où nous étions
étudiants dans une école d’ingénieurs à prépa intégrée et
que ce mot magique ramenait dans son sillage.
Et là le
type nous dit plus ou moins, avec grande assurance :
- oui, la
topologie, c’est la partie des mathématiques qui étudie les
surfaces des formes.
Nous restions
bouche bée, un peu comme si quelqu’un disait à un enfant, tu sais
les contes de fée c’est de l’encre et du papier. Mais non,
voyons la topologie ce n’est pas du tout cela, la topologie c’est
d’abord un cours de mathématiques où tout à coup le langage fait
irruption : x, y, a, b, c et autre sigma s’éclipsent quelques
temps et tout à coup déferle le langage : « une boule
peut être ouverte ou fermée ». La topologie c’est tout à
coup sur le terrain de la jouissance du raisonnement et de la
construction mathématique l’apparition de blocs de
langage sous la forme de propositions qui ouvrent un autre espace
d’expériences mathématiques. La démonstration mathématique en
topologie a ceci d’exaltant qu’elle manipule du langage sur le
sol d’une série de propositions. C’est subtil et puissant comme
expérience ; Résoudre un problème en topologie c’est
presqu’écrire un texte de biais. Ah ! la topologie ;
sans doute, avions-nous arrêté nos études scientifiques trop tôt
pour comprendre à quoi cela pouvait servir, et donc peut-être à
l’étude de la surface des formes, cependant, nous persistions à
croire que qui n’a pas fait l’expérience du cours de topologie
en mathématique ne peut comprendre l’éclat de l’apparition
des propositions topologiques.
Peut-être
l’expérience de la lecture des propositions du Tractacus de
Wittgenstein.
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