Persistance du genre humain, étude de textes anciens (chansons populaires)
Et
moi de m’encourir
En
passant dans un petit bois où le coucou chantait, dans son joli
chant il disait : coucou, coucou, coucou, coucou, coucou … Et moi
je croyais qu’il disait : Coup’lui le cou, coup’lui le cou …
et moi de m’en coure, coure, cour’ !, et moi de m’encourir.
En
passant près d’un moulin où les meules tournaient, en tournant,
tournant, ell’s faisaient : tic tac, tic tac, tic tac, tic tac …
Et moi, je croyais qu’ell’s disaient : Mets-le dans le sac,
Mets-le dans le sac … Et moi de m’en coure, coure, cour’, et
moi de m’encourir.
En
passant dedans le pré où les faucheurs fauchaient, Dans leur joli
chant ils disaient : ah ! quell’chaleur ! ah ! quell’chaleur…
et moi, je croyais qu’ils disaient : Ah ! quel voleur ! …Et moi
de m’en coure, coure, cour’, et moi de m’encourir.
En
passant d’vant un village où les enfants jouaient, dans leur joli
chant, ils disaient : Ce n’est pas de jeu, ce n’est pas de jeu …
Et moi je croyais qu’ils disaient : Jett’le dans le feu, jett’le
dans le feu … Et moi de m’en coure, coure, cour’, et moi de
m’encourir.
En
passant près d’un couvent où les moines chantaient, dans leur
joli chant ils disaient : Elleluia ! Alleluia ! … Et moi je croyais
qu’ils disaient : Ah ! le voilà, Ah ! le voilà ! … et moi de
m’encoure, coure, cour’, Et moi de m’encourir.
En
passant d’vant un’maison où la bonne femme chantait, dans son
joli chant ell’disait : Dodo, dodo, dodo, dodo… Et moi, je
croyais qu’ell’disait : cass’lui les os, cass’ lui les os…Et
moi de m’encoure, coure cour’, et moi de m’encourir.
En
passant près d’un étang, où les canards chantaient, dans leur
joli chant, ils disaient : cancan, cancan, cancan, cancan … Et moi,
je croyais qu’ils disaient : Jett’le dedans, Jett’le dedans …
Et moi de m’encoure, coure, cour’, Et moi de m’encourir.
Explication
de texte : Les symptômes décrit dans cette chanson vous
rappellent-ils des symptômes de dites maladies mentales telles que
décrites par la psychologie et la psychiatrie modernes ? Quelle ruse
stylistique est utilisée dans ce texte ? Les hallucinations sonores
nous apparaissent-elles ainsi comme étrangère à notre condition ou
comme possible expérience de tout un chacun ?
Le
bon roi Dagobert.
Le
bon roi Dagobert avait sa culotte à l’envers, le grand saint Eloi
lui dit « O mon roi, votre Majesté est mal culottée. », « C’est
vrai, lui dit le roi, je vais la remettr’à l’endroit ! ».
Le
bon roi Dagobert fut mettre son bel habit vert. Le grand saint Eloi
lui dit : « O mon roi, votre habit paré au coude est percé. », «
C’est vrai, lui dit le roi, le tien est bon, prête-le moi ».
Le
bon roi Dagobert chassait dans la plaine d’Anvers. Le grand Saint
Eloi lui dit : « O mon roi, votre majesté est bien essouflée ».
« C’est vrai, lui dit le roi, un lapin courait après moi ».
Le
bon roi Dagobert avait un sabre de fer. Le grand Saint Eloi lui dit :
« O mon roi, votre majesté pourrait se blesser ». « c’est vrai,
lui dit le roi, qu’on me donne un sabre de bois ».
Le
bon roi Dagobert se battait à tort et à travers ; le grand Saint
Eloi lui dit : « O mon roi, votre majesté se fera tuer ». « C’est
vrai, lui dit le roi, Mets-toi bien vite devant moi ».
Le
bon roi Dagobert voulait s’embarquer sur la mer. Le grand Saint
Eloi lui dit : « O mon roi, votre majesté se fera noyer ». «
C’est vrai, lui dit le roi, on pourra crier : « le roi boit ! »
».
Le
bon roi Dagobert voulait conquérir l’univers. Le grand saint Eloi
lui dit : « O mon roi, voyager si loin donne du tintoin. », «
C’est vrai, lui dit le roi, il vaut bien rester chez soi ».
Quand
Dagobert mourut, le diable aussitôt accourut. Le grand saint Eloi
lui dit : « O mon roi, Satan va passer, faut vous confesser. », «
Hélas, lui dit le roi, ne pourrais-tu mourir pour moi ? »
Explication
de texte : Vous étudierez de quelle façon sont questionnées les
compétences de l’élite sociale de la société française
contemporaine au roi Dagobert.
Sur
la route de Louviers.
Sur
la route de Louviers, y avait un cantonnier, et qui cassait des tas
de cailloux pour mettr’ su’l’passag’ des roues. Un’ bell’
dame vint à passer dans un beau caross’ doré et qui lui dit : «
pauv’cantonnier, tu fais un fichu métier ! ». Le cantonnier lui
répond : « faut qu’j’nourrisions nos garçons car si j’roulions
carross’ comm’vous j’n’casserions pas de cailloux ! »
Cett’réponse se fait r’marquer par sa grande simplicité c’est
c’qui prouve que les malheureux, s’ils le sont, c’est malgré
eux.
Explication
de texte : vous décrirez les classes sociales mises en scène dans
cette chanson, leur rapport de classe et leur conscience de classe.
Vous analyserez notamment quelle morale sociale critique
explicitement cette chanson.
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