IMAGES CACHEES, IMAGES LEURREES, PASSAGES et CLEFS en MAIN(S).


Tout au long de l’histoire de la peinture d’un tableau, il arrive que des figures, des personnages s’y invitent afin de montrer leur têtes ou leur silhouettes à qui les auraient oubliés à dessein. Ainsi, des géants profitent d’un paysage, des désignés monstres se lovent dans un rocher, des amoureux se rejoignent dans un visage abandonné, etc… Ceux et celles qui avaient les frais d’opportuns et d’opportunes qui avaient crus les broyer de par la volonté de leur seule vanité, ceux et celles remisés en principe dans les poubelles des histoires s’amusent ainsi à reparaître ici et là afin de se rappeller au bon souvenir de ceux et celles qui s’en croyaient débarrassés. Ainsi, à une époque pas si lointaine, la bonne bourgeoisie avait l’habitude de parquer ses enfants monstres dans des hôpitaux en contrepartie de généreuse donation, et ainsi leurs monstres se plaisaient à renaître ici et là précisément dans l’éternité des tableaux où cette bonne bourgeoisie se rêvaient tant à figurer pour s’y mirer.
Ceci n’est pas à confondre bien sûr avec les projets de leurrer volontairement avec force symbole et images bien mal cachées afin que le Malin puisse récupérer dans son auge ceux et celles qui s’y étaient crus à sa place en flattant grossièrement leur orgueil d’une compréhension « supérieure » de l’état des choses. Cette forme de non peinture les brosse dans le sens de leur vélléité pour mieux les rosser le temps venu.
 D’après l’éditorial rédigé par Catherine MILLET et Jeanette ZWINGENBERGER in IMAGES CACHEES, art press 2, N° 13.

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