Les aventures de martine : un concept peut en cacher un autre.

Martine avait été quelque peu hystérique en découvrant pour la première fois Koodza, magasin d'articles de sport discount. En effet, ce magasin ne vendait pas des chaussures de randonnée, des baskets premier prix ou des coupes vent fluo mais des « conçu pour la randonnée occasionnelle par tous les temps et sans puer des pieds à l'arrivée » ou des « conçu pour faire croire à vos proches que vous allez vous mettre au jogging » ou des « conçu pour être vu la nuit par des automobilistes sourds. » « Serait-ce la matérialisation du magasin de concepts dont aurait rêvé Deleuze ? », s'était demandé Martine en s'amusant à lire la presque intégralité des « conçu pour... » référencés. Cependant assez vite il réapparaissait à l'esprit de martine que ce magasin vendant des articles de sport discount présentés tel des concepts était d'abord un concept marketing s'inscrivant dans la culture propre à la production relevant du concept industriel. Deleuze définissant le philosophe tel un forgeron de concepts se situait dans la tradition de la production artisanale. Ainsi KOODZA, ce « magasin de concepts » loin d'incarner un rêve philosophique constituerait plutôt un simulacre cherchant plus ou moins à masquer le concept de l'exploitation d'^^etres humains par des ^^etres humains auquel il était pourtant entièrement dédié.