les années 70

Dans les années 70,un soir à l’internat, dans le château d’Anna de Noailles, après le repas et avant l’ouverture des dortoirs, nous ne savons plus comment cela est arrivé mais nous nous sommes trouvés en foule devant l’entrée du dortoir du troisième étage qui était une sorte de sous-pente et beaucoup de personnes étaient dans les escaliers et ne voyaient rien de la scène qui s’y déroulait mais participaient par leur clameur. Tels des jeux du cirque d’un empire romain décadent , s’y passait une bataille entre deux filles, et que je te donne des claques, et que je te tire les cheveux et toute la foule ne clamait qu’un seul prénom « F. », c’était comme une sorte de mise à mort. Puis la pionne arriva, hurla et nous sortit de cette atmosphère étrange, nous insulta et réconforta Chantal qui avait été l’objet de cette quasi scène de lynchage collectif par le truchement d’un combat de boxe. Nous eûmes honte et plus personne ne parla de cet incident, pourtant cette scène fonctionna pour nous presque toujours comme une sorte de vaccin ou d’antidote à toutes les orchestrations collectives de soit disant « match » entre individus et envers toutes les manipulations de foule en direction d’un ennemi à abattre, en reconnaissant trop bien les ressorts de la jouissance haineuse qui demande pitance. Comme l’avait fait la pionne, il s’agissait par le langage de déconnecter et dégonfler les motifs de fascination par le truchement de l’arrivée de paroles extérieures à la scène.

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