Il a été écrit à partir de subterfuge, article écrit par madame Rehberg dans art press 363.
Les œuvres prennent un malin plaisir à
nous rappeler l’inanité d’un concept tel « l’expérience
tout court » et de la présence esthétique constante dans tous
les actes et dimensions de nos vies même si pour des raisons de
contingences ou de pudeur chacun et chacune ne s’étale en discours
sur cet aspect de leur vie. De façon récurrente, les œuvres créent
des sites où art et vie sont, brouillant ainsi les frontières, les
catégories ou les distinctions que les faiseurs d’études
élaborent savamment afin d’élever leur discours et eux-mêmes du
haut d’un socle dont bien souvent même les statues se trouvent
mieux sans. La simplicité des objets, des performances et des
installations des œuvres n’est pas trompeuse : elles
rappellent que la réalité n’est accessible que par le biais de
ses réprésentations tandis que le réel protéiforme les contredit
sans celle l’une l’autre. Face aux tentatives de saturer
progressivement nos mondes mentals ( et non mentaux) de
représentations idéologiques de représentations, face à la kitsch
médiation de nos relations sociales par les représentations
technologiques, la pratique et les pratiques des œuvres proposent un
rappel silencieux à l’incongruité de nos (notre) présence au
monde et de notre (nos) nécessité de s’en émerveiller d’abord
afin de mieux se débarasser du préfabriqué mental circulant dans
les procédures sociales normatives en vue de nous fonctionnaliser
afin de (pour) mieux, nous aussi, à l’instar des œuvres d’art,
nous classer, nous ranger et nous énoncer.
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