Commissaires d’art contemporain : étude de plans de carrière [et d’une idéologie], analyse critique d’extraits issus de l’article écrit par M. Laurent Jeanpierre paru dans art press 364.
« L’hypothèse d’une
puissance des commissaires se concentre seulement sur une poignée de
figures internationalisée et médiatisées. »
Monsieur Jeanpierre pourrait-il
préciser la signification dans son esprit du terme « puissance » ?
est-ce une puissance sexuelle qui peut être augmentée grâce au
VIAGRA ? s’agit-il d’une puissance électrique mesurable en
volts ? une puissance physique permettant aux commissaires
d’exposition dotés d’une telle puissance de soulever un
BOTERO d’une seule main ? Parle-t-il plutôt d’ une capacité
d’influence ? Réduire une capacité d’influence à une «
puissance » nous semble traduire une pensée politique quelque
primaire ou mal dégrossie d’un fascisme ordinaire ce qui serait
assez dommageable pour un propos sociologique et surtout pour ceux
qui prendraient leur travaux pour monnaie courante. Et par ailleurs,
cela fait-il mal de se faire « internationaliser » ?
« [..] On aurait tort
d’extrapoler à partir de ce seul élément leur pouvoir (des
commissaires) dans le monde de l’art. »
Monsieur Jeanpierre pourrait-il à
nouveau préciser sa pensée : leur(s) pouvoir(s) de quoi ?
de faire des expositions, ce qui serait assez logique pour des
commissaires d’exposition ? ou l’auteur parle-t’il à
nouveau de leur(s) capacité(s) d’influence sur les prix des
marchés des œuvres d’art qui ne signifient pas grand-chose ou sur
le choix de collectionneurs argentés mais peu inspirés dont il est
possible de douter qu’ils y verront quoique ce soit un jour, ce
qui, de toute façon, de même, serait assez logique de par leur
fonction de médiateur public et institutionnel entre des œuvres et
des publics. Nous rappelons à titre indicatif que depuis la
suppression des monarchies absolues ( XVIIIe siècle) la modernité a
travaillé à désacraliser les concepts de « pouvoir »
et à les rétablir dans leurs diversités et leurs partages
dynamiques. Non ?
« […] Le monde du commissariat
n’est donc pas réductible aux quelques super-stars nationales et
internationales … »
Ah, bon, c’est dingue, et j’veux
dire, ils signent des autographes, les super stars nationales et
internationales de l’art contemporain mondial terrien ? Ils
sont traqués par les paparazzis ? les journaux pour ados
publient leur photo en poster géant ? Art press est-il un
journal ciblé ados ? ou hypothèse, de par les tendances
lourdes à la ségrégation sociale que traversent nos sociétés
(tendance lourde à recréer des castes ou ordres sociaux :
« car il est quand même vrai qu’un ordre social bien défini
et figé est beaucoup plus simple à contrôler, gérer,
managerialiser, ,marketingiser, et puis bon c’est quand même plus
facile d’exploiter les populations lorsque les femmes et hommes de
condition inférieure se reconnaissent comme tels, non ? vous
trouvez pas ? »), contre lesquelles ils ne lutteraient
(voire y participeraient), les milieux microbiens professionnels des
arts contemporains auraient-ils adopté des discours par mimétisme
de ceux professés par les industries culturelles et leurs services
marketing qui visent explicitement à capter l’adolescent dans leur
rouage d’industries des désirs et à le garder captif afin de ne
pas le faire devenir un adulte responsable sexuellement,
politiquement mais une personne performante dans le concours de
grimper l’échelle sociale tout en prenant l’ascenseur ou les
raccourcis cachés dans le dédale du n’impornawak industriel tout
en affichant les signes reconnues, affichés ou mal dit cachés de la
réussite professionnelle ,économique, sexuelle, socio-culturelle,
spirituelle, ergonomique, polyphonique, systémo-centrique bien que
parfois tantrique,(« miroir social, oh, mon bon miroir social,
dis-moi donc quel(le) est le (la) plus plus performant(e) ? »)
bref, et qui, alors, dès lors, débarrassé de tous ce fatras
collant et gluant, peut-être, cet adulte devenu, au lieu de regarder
la télévision ou de lire le dossier spécial « sexualité »
d’un hebdomadaire politique national dit de référence ou de
chercher querelle à son prochain pour s’assurer de sa « puissance
supérieure », se mettrait à créer lui-même pendant son
temps libre les formes qui lui conviendraient et correspondraient
peut-être plus intimement, participant ainsi au mouvement de fond de
la modernité vers les démocraties cultuelles et culturelles et
renoncerait ainsi de fait à consommer les produits surgelés des
dites industries culturelles et d’acquérir ainsi peut-être
également une perception et une pratique personnelle des œuvres et
non telle que organisée, dite et codifiée par le marché et/ou le
milieu microbien puisqu’aujourd’hui dévolu à faire vendre des
œuvres telles des produits dérivés ?
« les commissaires d’exposition
d’art contemporain ont majoritairement moins de quarante-cinq ans
(70%) [est-ce la pénibilité spécifique du métier qui
engendrerait un taux d’espérance de vie inférieure à quarante
cinq ans à la différence des autres métiers comme réparateur de
centrales nucléaires par exemple ?], sont issues des
classes moyennes et supérieures (plus de 75%) [ ce sont des
classes de neige ou verte ?] diplômés ou cultivées [là
pas de statistiques, est-ce que les termes « diplômés »
et « cultivés » sont équivalent dans l’esprit
de monsieur Jeanpierre ? quelle est la définition que monsieur
jeanpierre donne au terme « cultivé » : être
capable de faire un saut périlleux arrière, de danser « la
table verte » de Kurt JOOS, de parler occitan et danois
couramment, de couper le feu, de monter à cheval, de nager,
d’allumer un feu avec deux silex, d’expliquer le principe
d’Heisenberg, de connaitre les derniers modèles de la physique
théorique ainsi que les derniers résultats de la physique
expérimentale, de communiquer avec les animaux sauvages, de faire
pousser des tomates, de reconnaître les proportions du nombre d’or,
de connaître le nom de tous les acteurs de Star Treck, de répondre
aux questions d’un jeu de société tel trivial Pursuit, de citer
tous les titres des ouvrages de michel foucault, de parler d’un
livre sans l’avoir lu, d’ écrire un texte qui fait à peu près
sens, de confondre les imbéciles qui véhiculent des propos
toxiques, etc ? monsieur jeanpierre pourrait-il nous renseigner
sur son acception du terme « cultivé ». ] plus
souvent d’origine provinciale (71%) [ est-ce à dire que les
autres 29% seraient issus de la Cour ?] que ne l’étaient
traditionnellement les artistes [quoi donc ? cultivés ?
diplômés ? issus des CSP plus plus ? issus des campagnes
reculés ? la répartition statistique correspondant aux métiers
de commissaires d’exposition correspond-elle à une répartition
dans d’autres métiers comme par exemple directeur des services
logistiques ou de la communication dans une grande entreprise ou
chercheur dans un grand laboratoire public ou privé ? Quant à
« traditionnellement », monsieur jeanpierre s’appuie
t-il sur un ensemble statistique assez conséquent pour avancer ce
terme ? nous voulons dire une analyse fine en qualité et en
quantité des profils sociologiques des artistes depuis la confection
des grottes de Lascaux ?] . Ils sont eux-mêmes [c’est
toujours mieux d’être soi-même, en effet ] diplômés et
intéressés par l’art depuis le lycée ou les premières années
d’enseignements supérieur [ce qui nous fait rire chez les
sociologistes c’est leur foi aveugle en ce qu’ils disent,
qu’est-donc bien donc que signifie une phrase aussi absurde que
« être intéressé par l’art » : intéressé par
les œuvres d’art ? par l’histoire de l’art ? par les
histoires des arts ? par la pratique des arts ? par la
pratique des discours sur les arts et les œuvres ? Quelqu’un
pourrait-il offrir à monsieur jeanpierre les écrits de monsieur
DUBUFFET, commissaire d’exposition super-star internationale
mondialisé des milieux extraterrestrialisé aliénistes de l’art
brut ? ].
« C’est l’élite du métier
où se recrute sa seule fraction stable économiquement et non
pluriactive notamment celle des conservateurs spécialisés en art
contemporain et des directeurs de centre d’art. »
Ce que monsieur jeanpierre nomme
« l’élite du métier de _____ », n’est-ce pas plutôt
le «cœur de métier du métier de _____ », non ?
Nous connaissons les tireurs d’élite qui sont capables de viser en
plein cœur même depuis de très longues distances afin d’assassiner
quelqu’un, mais des élites du métier de commissaires
d’exposition, nous ne voyons pas très bien quel pourrait être le
critère : un temps rapide de préparation de l’exposition ?
un ratio budget/recettes de la billetterie positif ? le poids
au kilo des retombées presse ?Le nombre d’invitations à
dîner par des collectionneurs de poids ? le nombre de citations
dans des publications dites reconnues ? Une corrélation de tout
cela selon un calcul savant et argumentée des pondérations ?
Par ailleurs, les conservateurs
spécialisés en art contemporain et directeurs de centre d’art
n’exercent-ils pas plusieurs activités (pluriactif) bien que ne
recevant qu’une seule fiche de salaire ?
Bref, pour grossir le trait et ne
pas trop s’abîmer l’esprit par la contamination de tant de
grossièretés de trait d’esprit , il nous a semblé que le
discours de monsieur Laurent Jeanpierre serait animé par le désir
de défendre la cause de l’archétype sociologique « I wanna be a
commissaire d’exposition d’art contemporain pour avoir de la
puissance, ma photo dans les médias, gagner plus d’argent pour
m’acheter un quatre-quatre et être reconnu socialement par mon
beau-frère directeur commercial France d’une grande
multinationale, sans avoir à faire des métiers aussi vulgaire
qu’enseigner la pratique et la fréquentation des œuvres à des
enfants dans des campagnes reculées. » Notre verdict :
nous conseillons à monsieur JEANPIERRE de relire La distinction
et L’amour de l’art, qu’il a apparemment mal compris
ou plus simplement de commencer à méditer l’ambition de faire de
la sociologie une science par la simple méthode de l’adoption d’un
vocabulaire rigoureux (ce monsieur souffre d’un grave
contresens dans la réception des idées de Pierre Bourdieu ou plus
prosaïquement ce monsieur serait victime de son propre fantasme, ou
du fantasme collectivement partagé par les milieux microbiens
professionnels des arts contemporains mondialisés bien que national
international médiatisés, quant aux métiers de « commissaire
d’exposition d’art contemporain » qui l’empêcherait de
décrire et observer ce métier à part entière parmi les autres
métiers et ce en bon sociologue averti des limites de son art à
défaut de sa science.)
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