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Dans les années 90

« lorsque nous étions allées à montevideo, nous étions allées avec mon premier mari voir sa grand-tante Quella que nous avions déjà rencontré à Paris ; Quella avait été l’assistante de Torres-Garcia et était aussi excentrique que sa sœur était conservatrice. Nous rencontrâmes sa fille qui avait été tuppamaros. Elle et son mari avaient posé des bombes dans les golfs et dans les endroits chics, avaient été exilé politique, courtisé par la gauche intellectuelle française qui leur avait trouvé une place de gardien au parc de la tête d’or à Lyon. Puis la dictature militaire tombée en Uruguay, ils rentrèrent au pays. Ils ne furent nullement accueillis en héros. Ils étaient sourdement tenu pour responsable de ce qui s’était passé et leur était reproché de ne pas avoir été là. Pourtant lorsque nous demandâmes à cette personne ce qu’elle avait retenu de sa période révolutionnaire, elle dit « nous avons eu une jeunesse » et c’est à peu près la réponse que faisait ...

« Les mythologiques (suite).

La sœur de ma grand-mère Marie était ,dit la légende, une femme en avance sur son époque, elle fumait, allait dans les cafés et pissait debout (à l’époque, les culottes des femmes n’étaient pas cousues à la fente). Puis elle eut un chagrin d’amour et devint carmélite. Un jour de déplacement, elle fit un détour et alla voir la maison de son enfance. Elle écrivit à sa sœur Marie combien d’émotions l’avaient alors submergées, combien submergées d'émotions avait été. Elle apprit alors que son courrier était lu par les mères supérieures qui lui en firent le reproche : garder des liens avec son passé affectif n’était pas conforme à son engagement,  auprès du Christ, le fils de Joseph et Marie, Marie la mère de Dieu et non point sa soeur, bien que le christ soit le fils de Marie bien que Joseph parce que Dieu. Bref, Nous la vîmes, notre grand tante, femme excentrique alors se trouvant dans son couvent où nous avait conduit Madeleine, notre tante, fille de Joseph et...

les mythologiques (suite)

Joseph et Marie eurent douze enfants dont sept survécurent. L'une parmi fut baptisée Marie-Madeleine, une autre Anne-Marie. Cependant, elles furent nommées Madeleine et Lucette par commodité. Ce dont se plaignit Anne-Marie, ce dont s'offusca Lucette, alors que la Marie cachée de Madeleine ne trouva matière à s'en plaindre. Chacun des enfants devaient  dans sa trinité personnelle porter le nom de Marie, mère de Dieu et accessoirement prénom de leur propre mère alors que Joseph leur propre père portait lui-même le prénom du mari de Marie la mère de Dieu, mari dont il est dit mais point su qu'il ne serait le père du fils que certains nomment savamment le fils de l'homme et plus communément le fils de Dieu.

Dans les années 90,

  Nous étions allées à un vernissage dans un nouveau lieu dans le dixième arrondissement. Un des animateurs du lieu nous expliqua que le mois suivant ils inviteraient des artistes travaillant sur la topologie. -Ah ! la topologie, dis-je émerveillée par le flot de souvenirs émergeants de cours de mathématiques d’une vie antérieure où nous étions étudiants dans une école d’ingénieurs à prépa intégrée et que ce mot magique ramenait dans son sillage.  Et là le type nous dit plus ou moins, avec grande assurance : -          oui, la topologie, c’est la partie des mathématiques qui étudie les surfaces des formes. Nous restions bouche bée, un peu comme si quelqu’un disait à un enfant, tu sais les contes de fée c’est de l’encre et du papier. Mais non, voyons la topologie ce n’est pas du tout cela, la topologie c’est d’abord un cours de mathématiques où tout à coup le langage fait irruption : x, y, a, b, c et autre sigma ...

Les mythologiques

je rencontrai une fois le frère de mon père, il était juché  sur son tracteur. Il dit qu’il viendraît dîner le soir au poyet chez Nelly leur sœur, de mon père, de son frère et de ses soeurs. Je fus à sa table, il mit beaucoup de poivre dans la fondue et était étonnamment vivant. Il prit une seule fois des vacances dans sa vie, il partit à la Martinique ou en Guadeloupe. Il prit un bain de mer et fût foudroyé d’une crise cardiaque. Lorsque mon père apprit la nouvelle, il resta une journée assis dans le noir. Puis lorsque nous rentrâmes de promenade avec ma sœur et ma mère, j’allais le voir, il se leva et dit très fort « je n’irais pas à l’enterrement ». Mon père et son frère se parlait peu, ne se semblait pas se ressembler, pourtant il étaient les deux fils héritiers parmi une tribu de douze mais sept des parties concrètes du même homme, leur propre père. De là, aurait eu lieu à moins que non une guerre imaginaire bien que peut-être réelle pour le recouvrement des pa...

Eloge critique à moins que critique de l’éloge de l’enseignement des mathématiques.

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Imaginez vous qu’enfant vous puissiez lire L’illiade et l’odyssée dans le texte original, puis pré adolescent les essais de Montaigne et les pensées de Kant dans leur texte original puis Crime et Châtiment ou les frères Kamazarov dans la langue même dont s’était servi Dostoïevski, puis tel Pierre Ménard d’être capable d’écrire le Don quichotte tout en lisant Borges dans le flux de ses pensées au travers de ses énoncés, puis poursuivant vos études d’aborder les poètes sonores au moment même où ils s’apprêtaient à éructer pour la première fois leurs poèmes, etc… voilà,, prodige insensée et déraisonnable me diriez-vous pourtant c’est exactement ce que proposent l’enseignement des mathématiques accouplée à leur sœur les sciences physiques : De Thales à Einstein, de Pythagore à de Broglie à mois que Planck en en passant par les théorèmes des russes dont les noms nous échappent, le tout en langue originale et en espaces et expériences mentales incessamment reconstituées, de reco...

Philosophie politique, définitions : aujourd’hui le populisme.

Technique politique utilisée en démocratie pour acquérir, asseoir et confisquer le pouvoir au profit d’une minorité en grattant dans le sens du poil les peuples dans leurs bêtises les plus crasses, en leur proposant par exemple une explication ou une cause à leurs problèmes ou malheurs : recherche d’un bouc-émissaire, désignation d’un méchantpasgentil, la faute au système, etc, autant d’explications et de discours qui omettront surtout de rappeller aux uns et aux autres que le monde des humains n’est à priori et d’abord que ce que les humains en font eux-mêmes. On fera la différence entre le populisme de droite (« les étrangers mangent le pain des français », « les chômeurs sont des fainéants, les scientifiques n’ont pas besoin d’avoir des lettres ») et le populisme de gauche (« demain, on rase gratis », « les chômeurs sont des victimes, les littéraires n’ont pas besoin d’avoir des sciences ») cependant on notera que le projet populis...