Une nouvelle rubrique : critique de dessins satiriques . Aujourd'hui le dessin en bas à gauche de la première page du Canard Enchaîné daté du mercredi 13 juillet 2016 (soit un jour avant qu'un dingue ne déboule sur la promenade des anglais de la ville de Nice à fond dans un camion frigorifique pour tuer des enfants et leurs familles. )



Le dessin signé peut-être LEFREU-THOURON ou LEFRED-THOURON s'intitule « Ambiance, cette semaine, sur les chantiers ». Y sont dessinés deux personnages. L'un habillé d'un pantalon noir, d'une chemise, porte des lunettes, des plans roulés sous le bras droit et il tient dans ses mains l'appareil avec des bulles dedans qui permet de vérifier la rectitude des choses et dont le nom nous échappe pour l'instant. A ses pieds se trouve un cartable qu'il nous est possible d'imaginer lui appartenir. Sachant par le titre que l'action se passe sur un chantier, il est possible d'imaginer que ce type là est un ingénieur ou alors un architecte responsable de la mise en œuvre, ou un petit patron qui vérifie avant de livrer. Le deuxième personnage, porte une salopette que l'on présuppose être bleue, bien que le dessin soit en noir et blanc, ce qui nous laisse imaginer que ce personnage ci est plutôt un ouvrier du bâtiment. Une main dans une poche, dans une pose décontracté, le personnage se trouve devant un un mur sur lequel repose une truelle, à ses pieds se trouve un seau avec un manche qui dépasse alors que dans une poche basse de sa salopette qui n'a rien à envier à celles portées par Michel BUTOR se trouve un crayon ou un mètre pliant plié. Le personnage en chemise pantalon dit « Pedro, ce mur n'est pas droit ! » et le personnage en salopette répond  « N'empêche qu'on a ganèche ». .. Et bon, même en sachant que l'Euro a été gagné par le Portugal dans une finale opposant le Portugal à la France, nous ne trouvons pas ce dessin drôle, voire même nous le trouvons rance. Nous sommes d'autant plus surpris que nous avons l'habitude de rire aux dessins signés LEFREU-THOURON ou LEFRED-THOURON, parfois même pendant plusieurs jours. Mais là, non, ce dessin est rance et pue le petit blanc parti aux colonies ou le petit chef, de rayon ou de bureau. De surcroît, ce dessin n'a aucune actualité sans être inactuel. En effet, pour nous qui nous déplaçons à pied ou à vélo pour des raisons écologiques et économiques et sommes ainsi amenés à longer nombres de chantiers au hasard des chemins, des routes et des travaux entrepris, nous avons remarqué, puisque nous aimons contempler de loin ces puissants torses musclés porter des briques ou des planches, torses qui sont quand plus intéressants que ceux gonflés dans les salles de musculation, bref, nous avons remarqué que les ouvriers du bâtiment parlent plutôt des langues dites slaves ou finnoises (grosso entendo) et récemment nous avons vu apparaître des ouvriers que nous supposons être syriens en raison de leur ressemblance physique avec les personnages apparaissant dans les fresques étrusques, grands yeux ouverts, peau dorée et profil. Bien sûr ces observations réalisées dans le Pays de Saint-Malo sont sans doute à vérifier par des professionnels et difficilement généralisables à tout le territoire français (pourquoi il y a t'il si peu de noirs dans le pays de Saint-Malo ? Pour nous qui avons habité plusieurs années dans le quartier de Château Rouge à Paris, le contraste est saisissant!) mais bon à notre connaissance, sur les chantiers, les ouvriers sont, outre les locaux, plutôt d'Europe de l'Est ou Syriens alors que leurs boss sont plutôt portugais ou d'origine portugaise naturalisé français depuis trois générations. (sur ce dernier point, nous n'en savons rien, mais c'était pour que le texte tombe bien.)

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