Forum post glamour.
- J'ai regardé une émission de télé sur la saga des frères COSTES et p'tain tu voyais des images de la STARCK dans les années 80 : le mec ne disait vraiment que des âneries !
- Ouais, je l'ai vu cette émission et ce qui m'a frappée est qu'au début du reportage tu vois des images de 2016 prises dans un bar lounge puis dans le club situé en dessous et les meufs qui apparaissent comme clientes ou qui dansent ont l'air complétement stupide ! Je veux dire l'expression « avoir un petit pois dans la tête » semble très en dessous de ce qui est à designer là...
- Ben, t'as utiliser « avoir un électron dans la tête »... Moi, je me suis demandé si les filles n'étaient pas des semi-mondaines puisque le « manager » du lieu expliquait au journaliste que sa clientèle pouvait dépenser de 1 000 à 10 000 euros par soirée.
- Est-ce que ce n'est pas plutôt pour attirer les semi-mondaines que le mec disait cela à la télé afin que les mecs qui ont du fric à claquer et qui cherchent des tepus aillent dans son établissement ?
- Et pourquoi tu oublies systématiquement les gigolos et les nanas friquées ?
- Et aussi les pédés et les gouines, non ?
- Tous les deux, avec votre volonté d'exhaustivité, vous me fatiguez et me donnez mal à la tête !
- Et quel rapport avec STARCK ?
- Ben, à l'époque, il était encore possible de croire un peu à l'utopie de ce genre de lieu ; enfin, il me semble... je peux me tromper... Maintenant il semble évident que ce sont juste des machine à produire du cash à partir du néant sidéral de la mode.
- C'est cela que tu appelles le post-glamour ?
- Oui.
- Dans le reportage, t'as un témoignage de la DELANOE qui parle de « tradition et savoir faire français » au sujet des brasseries des COSTES et je me disais que le mec tient des discours forgés pour des touristes chinois ou arabes, ensuite t'avais une interview d'un critique gastronomique et culinaire qui ne trouvait pas problématique que les brasseries COSTES aient une cuisine centrale et cela me faisait le même effet que lorsque je lis sur des prospectus qu'AREVA est engagé dans le respect de l'environnement.
- Ouais, ce qui m'a fait rire, c'est quand lorsque critique gastro culcul machin a expliqué qu' "une certaine sociologie parisienne" se reconnaissait dans les brasseries COSTES et donc y dépensait son argent. Cela me semblait être de la novlangue pour dire une idée qui est déjà énoncée dans « les Bonnes » de GENET à moins que ce ne soit dans « la règle du jeu » de RENOIR : « il faut parler non pas au « maître » mais à celui que croit être le « maitre » et ainsi la vie est plus facile. »
- C'est-à-dire ?
- Ben, Les COSTES proposent d'abord un décor, une ambiance, un style, bon, alors c'est très toc et m'as-tu-vu parce qu'il faut que cela soit marquant et impressionnant très rapidement mais bon, les clients sont content d'en faire partie. C'est la base de la connaissance des escrocs. Après la bouffe, c'est presque secondaire, ce n'est pas la raison pour laquelle les clients sont là.
- Je me souviens d'une période de ma vie où de temps en temps, j'aimais bien faire la pétasse au Café BEAUBOURG.
- Il faut bien que jeunesse se passe.
- Ouais, enfin à l'époque, dans les années 90, nous ne prenions pas cela au sérieux. Dans le reportage, t'as une meuf ex-mannequin reconvertie chef de salle ou manager machin truc qui explique qu'elle aime bien « les gens à l'aise » et bon, t'es obligée de rire, elle parle de quoi : Des personnes à l'aise avec … Le fric ? Le Q ? Les hauts talons ? La séduction ? La pollution ?
- Mais t'es stupide ou quoi ? Des personnes « à l'aise », ce sont les personnes aisées, les personnes qui ont de la thune, de l'oseille.
- Des groseilles ?
- Et toi, tu ne dis rien ?
- Ben, j'essaye de me souvenir : ma sœur a eu bossé à la Banque de l'image sur la place et je n'arrive pas à me souvenir si, à l' époque, le café COSTES avait déjà été vendu. J'ai pourtant un souvenir de ma frangine m'expliquant qu'il ne faut pas aller là, que c'est que de la frime et hyper cher et que, de toutes les façons, les serveurs ne nous serviront pas...
- Ben, les années 80, c'est quand même cela « le fric, la frime, le fun » qui faisait suite aux années 70 et leur « sexe, drogue et rock’n’roll ».
- Je trouve plus concret et plus intéressant le programme des années 70, non ?
- Ce n'est pas plutôt le programme des années 60 qui s'énonce ainsi ?
- J'en sais rien, mais, je le répète, dans les années 80, il était encore possible de croire à l'utopie du design comme véhicule d'un mieux-être.
- Oh, comment tu parles, toi …
- Il me semblait que l'idée selon laquelle le Beau pouvait changer le monde avait été abandonnée définitivement après la seconde guerre mondiale en raison de l'usage qu'en avait fait les nazis.
- L'idée qu'il n'existerait qu'un seul canon de la beauté, oui, ensuite la nature montre l'exemple d'une beauté protéiforme, changeante et plurielle. En mouvement. De toutes les façons, ce serait trop réducteur de dire que le design se résume à la recherche de la beauté...
- Ben, je ne sais pas ... j'avais rencontré un mec qui avait eu un tabouret édité par « en attendant les barbares » à peu près à cette époque, et bon, il y avait un peu cru.
- Cru à quoi ? À son succès personnel ou au design comme véhicule de changement social ?
- Je ne sais plus trop, si je me souviens bien, ensuite, il est allé au Mexique, il a fumé du peyolt et ensuite, c'était plus compliqué d'y croire vraiment...Aux dernières nouvelles, il enseignait le yoga des sikhs : le kundalini yoga.
- Ben, c'est ce que je vous dis, dans les années 80, ma frangine me disait déjà que le café COSTES c'était juste un lieu toc où se mire et se dépense le fric des parvenus.
- Est-ce que l'on pourrait dire que les établissements COSTES seraient les équivalents contemporains des salons des VERDURIN décrit par PROUST ?
- C'est une question d'agreg ?
- Dans tous les cas, ce qui m'a perturbée dans ce reportage télé sur les COSTES était que je trouvais que le Gilbert COSTES ressemblait à Odile DUBOC. Et franchement, il n'y a aucune raison qu'il lui ressemble, non ?
- Euh...
- Ben, Odile avait un fils restaurateur à Aix, il est possible qu'une fois qu'elle ait passé l'arme à gauche, elle ait voulu rejoindre le corps de son fils et qu'elle se soit gourée d'adresse et se soit retrouvée chez le COSTES.
- Ou que depuis le corps de son fils, elle irradie tous les restaurateurs de France, de Navarre et d'Europe.
- C'est à quel âge qu'elle a été internée, Camille CLAUDEL, déjà ?
(à suivre).
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