Enquête sur une idéologie (suite) Analyse critique d’extraits de l’interview de monsieur Matteo Pasquinelli, théoricien des médias, paru dans Libération daté du mardi 2 mars 2010 ;

.[cet article a été initialement publié sur notre blog sur myspace].......

« nous pensions qu’internet était une sphère en constante d’expansion, capable d’avoir une incidence sur notre société ; aujourd’hui, nous réalisons que l’espace du Net s’est inversé : ce n’est pas nous qui exploitons le réseau, mais plutôt le réseau qui nous exploite. » [comparer avec « nous pensions qu’internet était un formidable outil pour la création de réseaux de coopération directe entre individus en limitant les intermédiaires et ainsi d’avoir une incidence démocratique sur le fonctionnement dans les sociétés civiles. Aujourd’hui, nous réalisons que l’espace du Net s’est normalisé et que s’y retrouvent les mêmes phénomènes d’exploitation des individus contre lesquelles nous avions cru et continuons de croire à la nécessité de leur disparition. »]
«  Si dans les années 90, nous faisions le rêve politique d’une autonomie du réseau, aujourd’hui, nous ne faisons que survivre dans un paysage dominé par les monopoles. La question qui se pose désormais est de savoir quand cet excès de coopération en réseau va atteindre un point de rupture ; Quand cette intelligence collective provoquera-t-elle un changement politique ? Devrions-nous finir par mesurer la valeur matérielle produite par les réseaux ? [Comparer avec « Si dans les années 90, nous faisions le rêve politique d’une école des pratiques démocratiques par le réseau, nous devons aujourd’hui lutter comme dans la société civile contre les pharisiens du net qui détournent les énergies collectives et les intelligences collectives pour faire fonctionner le business des oligarchies. C’est à chaque individu de mesurer la richesse qu’il a reçu, échangé ou transmise via le Net. »

« Non seulement Benkler, mais de nombreux économistes croient que l’information et le savoir sont des ressources infinies et que chacun peut y participer et en profiter à l’âge du numérique. Au contraire, l’immatériel est caractérisé par ses propres formes de friction , compétition et aliénation . La reproductibilité infinie du numérique produit des effets très matériels. Regardez kes travailleurs cognitifs et les freelances créatifs de la prétendue génération laptop ; Ont-ils l’air de ne pas être en concurrence ? En réalité, le numérique a facilité la coopération, mais également la compétition de nouveaud monopoles comme Google. » [comparer avec  « De nombreux économistes ne parviennent à comprendre la connaissance en dehors de leur grille de lecture, ils confondent bien souvent la connaissance avec l’information et le savoir qui selon eux n’ont de la valeur dès lors sa traduction en terme monétaire, c’est pourquoi ils créent des modèles dit de développement qui vont à l’encontre et de la connaissance et de la circulation des informations et des savoirs. De toute façon, de nos jours, sur le Net comme ailleurs, il faut surtout écrèmer l’excès des informations et prétendus savoirs destinés surtout à saturer les consciences des individus et les détourner de leur réalisation. »
« Vous soulignez l’asymétrie entre le numérique et le matériel, notamment dans l’économie de la culture. Cette asymétrie est simple : c’est l’exploitation parasitaire de l’économie immatérielle par l’économie matérielle ; Prenons les réseaux peer to peer. Ils sabotent les revenus de l’industrie du disque mais, en même temps, ils établissent un nouveau commerce, celui des lecteurs mp3 et ipods [comparer avec « Le numérique et les pratiques du net permettent une réinterrogation des insitutions culturelles et notamment des intermédiaires. Prenons les réseaux peer to peer par exemple : ils ont permis de rappeller l’importance de la musique live et ainsi de destituer ceux et celles travaillant dans les maison de disque qui s’étaient crus propriétaire et grand manitou de la création musicale qui n’avaient même pas réussi à s’intéresser au format mp3 qui leur avait pourtant été présenté par leurs inventeurs.]
« Nous avons besoin de nouveaux modèles bicéphale pour expliquer l’économie du savoir. » [comparer avec « heureusement que connaissance et savoir ne sont pas modélisables et se pratiquent au travers d’expériences individuelles ; cela permet de mettre en échec ceux qui voudraient les réduire à une simple modèle imposable, maitrisable et explicable et de ramener ainsi les questions sociales à des ambitions et débats politiques entre les individus de la Cité [athènienne].]
etc, etc…..
autre point : si quelqu’un pourrait nous expliquer comment réaliser un travail manuel ou intellectuel sans cognition ? A moins que le terme « travailleur cognitif » n’évoque les travailleurs hors chaine industrielle qui, comme nous le savons, s’est élargi au domaine des services « grâce » aux logiciels. Donc le terme « travailleur hors chaîne industrie »l ou non « ouvrier des services », la réalité hors novlangue, c’est que la classe ouvrière loin d’avoir disparu s’est généralisée (poil au nez). Et ce serait alors le grand drame de la classe moyenne ?une autre option serait de dire que « grâce » aux logiciels, le travail est plus facile, plus rapide et que par conséquent, il y a moins besoin de travailler dès lors qu’il n’y a plus à défendre les intérêts de ceux qui confisquent la richesse collective ; vive Pif Gadget qui nous a si bien éduqué !!!

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