Jogging d'entretien de l'esprit critique : aujourd'hui, la tribune « artistes ou la peur de faire peur » par monsieur Michel SIMONOT parue dans le journal Libération en date du 23 avril 2014.


«  […] Aujourd'hui, à l'inverse, la politique tend à faire dépendre la valeur de l'art et de l'artiste de son efficacité immédiate, éducative, sociale, politique, économique, touristique. »
DE QUOI NOUS PARLE CE MONSIEUR ? Si la phrase est réécrite telle « Aujourd'hui comme hier, les conceptions économiques dominantes et non contredites par des politiques publiques tendent à faire dépendre les valeurs des êtres vivants et de leurs environnements de leur efficacité immédiate, éducative, sociale, politique, économique, touristique. » le propos nous semble plus clair et d'une portée qui dépasse les conceptions politiques corporatistes qui sont, nous le rappelons, des conceptions sociales issues de l'Ancien régime abrogé quant à lui en 1792 soit il y a plus de deux cent ans. Ainsi, dans sa tribune, monsieur Michel SIMONOT parle de « l'art et des artistes » comme si il s'agissait d'une catégorie sociale homogène, comme s'il n'existait pas des arts, des expressions artistiques, des conditions sociales, des conceptions et des réceptions des arts et des œuvres, bref tout un bordel polymorphe qui fait que les arts et leurs artistes sont dans tous les endroits et les envers de nos sociétes et non pas faisant partie d'une sorte de substitut d'Eglise où l'on discuterait du dogme de l' « Art » et de la « Culture ». Car c'est bien de cela dont il s'agit, l'auteur critique une tendance qu'il identifierait d'un vouloir politique à faire des artistes des sortes de prêtres célébrant, instituant et gérant les communautés de vie (j'éclaire son propos tout en me souvenant de robespierre et l'être suprème) mais lui-même pense l'Art au singulier et séparé et non pas issu et partie prenante de nos sociétés. Il ne parle pas d'oeuvres en particulier dans lesquelles il reconnaitrait une part de son humanité, une trace de ce qu'il ressent quant aux temps contemporains, etc .. il nous parle de « l'Art et des artistes » comme une catégorie sociale homogène alors qu'il s'en sert comme d'un point de fuite ou d'appui rhétorique pour élaborer des propos politiquement et intellectuellement douteux :
« Dans le cadre des politiques publiques, les élus de gauche (voire, plus largement, démocrates et républicains) sont face à une lourde responsabilité. Il leur faut affirmer Que, c'est dans la démarche artistique, dans la création, qu'un artiste puise sa richesse, donc, sa légitimité. Et non l'inverse, comme c'est le cas aujourd'hui. Il n'y a pas d'artistes sans art. » ????? MAIS DE QUOI NOUS CAUSE CE MONSIEUR ???? Ce monsieur nous parle comme s'il n'y avait pas eu au moins trente ans de politique culturelle ambitieuse, de constructions d'équipements publics, d'envahissement du propos sur les arts et les artistes dans les médias... etc.
Ce monsieur semble totalement ignorer que nos sociétés occidentales traversent de grosses crises (crise de représentation, crise économique, crise écologique mais aussi peut-être crise démographique (qu'est-ce que sont des sociétés où l'age médian est de 50 ans?)) crises qui traversent littéralement tous les êtres humains et vivants et donc dépassent de loin le petit nombril des « artistes et de l'art » selon monsieur Michel SIMONOT. Ce monsieur n'est qu'omnubilé par sa défense corporatiste d'un «écosystème économique et subventionné. » A notre avis ; c'est précisément ce type de propos qui alimente le populisme politique, qui dévitalise les arts de leurs œuvres et propos pour en faire une activité floue et vaporeuse, toutes ces personnes qui parlent de la « Culture » comme s'il n'y avait pas de conflits intellectuels, de différences de conceptions, de diversité intellectuelle et de pratiques, etc, tout un bordel polymorphe donc auxquels les arts et les artistes prennent part à leurs façons... à moins d'être parqués dans des zoos bien sûr..


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