Papy MEUJOT lit les journaux.



Papy MEUJOT lisait le journal Libération du vendredi 8 juillet 2016, soit à une époque où l'équipe de France de foot pouvait encore gagner l'euro 2016 après avoir battu l'équipe d'Allemagne de l'Est et de l'Ouest réunis. Papy MEUJOT lisait un compte-rendu critique d'une pièce donnée au festival d'AVIGNON dans sa Cour d'honneur. Il s'agissait du texte du film de Lucchino VISCONTI « les Damnés » mis en scène par monsieur Ivo Van HOVE et interprété par des comédiens de la Comédie Française. Le journaliste expliquait que si VISCONTI s'était ingénié à montrer les liens entre capitalisme et nazisme, le metteur en scène s'intèresserait plutôt à montrer l'aspect formel et sensationnel de la déliquescence des rapports sociaux, de la perte de la raison sociale, etc... L'article était illustré d'une photographie et Papy MEUJOT jugea à l'emporte pièce que cela sentait le putassier à plein nez : « Sans doute encore un de ces jeunes cons qui « dénoncent » haut et fort les totalitarismes à l'aide d' un art total, wagnérien, pompier et … totalitaire !, pensait-il, M'enfin, il s'agirait de ne pas préjuger bien sûr .. » L'article se terminait sur l'évocation d'un propos d'un des personnages, membre d'une famille d'industriels, qui estime qu'il va bien falloir composer avec les « nouveaux messieurs » pour continuer à faire des affaires : « Ces nouveaux messieurs, ce sont les nazis. Ce pourrait être aussi les technologies qui transforment le théâtre en un barnum hybride dispersant l'attention pour mieux la contrôler. Le tout serait une vertigineuse mise en abyme, pointant l'endroit d'où pourraient monter de nouveaux totalitarismes. » Papy MEUJOT éclata de rire : « à lire cela, se disait-il, nous avons l'impression que les gens de théâtre constituerait une arrière garde, totalement aveugle, sourde et muette à ce qui se déroule sous ses yeux depuis une vingtaine d'années ! » En effet, sans même avoir cherché très loin des exemples et des anecdotes sur ce sujet, dans le même journal Libération daté du vendredi 8 juillet 2016, quelques pages auparavant, Papy MEUJOT avait lu un article relatant « les résultats de l'enquête pénale menée à la suite d'une plainte déposée en 2010 par le syndicat SUD après une première série de suicides (65 décès recensés entre 2005 et 2009). » Et ces résultats d'enquête étaient lourds : ils concluaient à la mise en place d'une politique de management instituant le harcèlement comme méthode afin notamment de dégraisser les effectifs. Et ces résultats conduisaient à la demande, par le représentant judiciaire de l'Etat, Etat detenant seul le monopole de l'usage de la violence légitime, à l'ouverture d'un procès pénal. « Je suis prêt à parier que ce procès fera beaucoup de bien à toute la société française et européenne et libérera des paroles. » Puis Papy MEUJOT se demanda si l'existence d' « un accord d'entreprise » selon les termes de la loi dite travail ou EL KHOMRI concernant la réorganisation du travail au sein de France Télecom aurait permis à un tel procès d'exister...
Papy MEUJOT frissonna.

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