TD « qui sont les poètes ? Une tentative de lutte contre les clichés véhiculés dans le langage commun et les médias au sujet de la poésie et des poètes. »


« [DAHO] maitrise des références littéraires haut de gamme comme la poésie de Jean GENET. »
Il nous importe de rappeler ici que si Jean GENÊT porte le nom d'une fleur ce n'est pas par souci « poétique » mais parce que c'est le nom que lui a donné la DASS ou son équivalent de l'époque, soit administration gérant les orphelins. Jean GENÊT aimait à rappeler qu'il était menteur, voleur, ancien taulard mais ne se vantait pas ouvertement de resquiller le fisc (de ne pas payer ses impôts sur ses droits d'auteur). Il était aussi drogué ou alcoolique mais il est possible que cela soit faux. Comme Antonin ARTAUD, il possédait ce corps qui se laisse impressionner et irradier par la matière pour ensuite la restituer sous forme de texte, ainsi ARTAUD parlant de Van GOGH après avoir traversé « tel un boulet de canon » une des premières expositions des tableaux de Van GOGH à Paris, ainsi Jean GENÊt écrivant « le captif amoureux » après sa traversée des camps de Sabra et Chatila juste à leur réouverture après le massacre perpétré par des milices libanaises se disant « chrétiennes ». Homosexuel, il a écrit un long poème où il raconte une nuit d'amour en prison, la veille d'une possible exécution, poème où il célèbre le corps de son amant, leurs désirs, les joies et plaisirs de la fellation et de la sodomie. C'est à notre connaissance ce poème que Etienne DAHO a mis en musique et que la journaliste Sophie ROSEMONT désigne par « référence littéraire haut de gamme ». Que serait, dans ce jargon d'école de commerce, une « référence littéraire bas de gamme » célébrant le corps de l'amant, le désir, les joies et plaisirs de la fellation et la sodomie ? Dans une version hétérosexuelle, nous avons par exemple les textes de Gérard De VILLIERS où se retrouvent ces éléments et d'autres, érotiques ou franchement pornographiques, ponctuant régulièrement des récits d' aventure géopolitique.
Mais entendons-nous bien, si Gérard De VILLIERS et Jean GENET sont d'accord sur le fond de l'affaire et bien que l'un fût homosexuel alors que l'autre hétérosexuel, si le haut est comme le bas sauf pour les imbéciles, la différence est de forme, leur art n'est pas le même. Presque pas. Quoique pas si différent à l'échelle de l'univers et du réchauffement climatique.

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