Les années 90 : l'enregistrement de l'émission de télévision du câble.





En l'an 93, j'étais assistante de production dans la compagnie de la chorégraphe d'Odile Duboc devenue centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort Sochaux en l'an 90. Cette année là, soit 1993, la compagnie présentait une nouvelle création à la maison des arts de Créteil dont le directeur Jean Morlock prendrait sa retraite en fin de saison et dont le prochain et toujours directeur venait d'être nommé (soit le mec du théâtre de Maubeuge dont le nom m'échappe pour l'instant (Didier FUSILLIER)). C'était un projet qui avait longtemps occupé l'esprit d'Odile Duboc et elle avait, cette fois , eu presque tous les moyens de le mener à bien. La pièce s'intitulait « projet de la matière ». La pièce était toutefois encore fragile et dans la scénographie, et dans le corps des danseurs, sans parler des costumes pour lesquels Odile Duboc subissait une sorte de malédiction. Françoise Michel, l'éclairagiste de la compagnie, femme d'Odile Duboc et co-directrice de la compagnie, le tout dans cet ordre, m'avait ce jour-là donné un bout de papier sur lequel était inscrit un numéro de téléphone en m'expliquant que telle journaliste allait parler de la pièce dans une émission qui passait sur le câble, que personne de nos connaissances n'avait le câble ou cette chaîne, qu'il fallait essayer de récupérer l'enregistrement de l'émission et au pire aller faire le public de l'émission pour entendre ce qui serait dit. Bien sûr, ce fut la pire des hypothèses qui advint. L'émission était enregistrée l'après-midi dans des studios situés, dans ma mémoire, derrière Montmartre, nous sommes en 93 et les studios de la Plaine Saint Denis dans le 93 n'existent peut-être encore pas du tout. Je me souviens devoir attendre debout trois plombes soit peut être vingt minutes dans un hall digne d'une MJC, je ne me souviens pas combien il y avait de personnes mais je me souviens avoir été effrayée par la vision de cette humanité désoeuvrée. Ensuite, les assistants divers et variés nous avait fait entrer dans une salle sombre et froide où étaient installés des sortes de tables de café et nous avait placé telles des ouvreuses dans les théatres à l'ancienne. Au centre, très éclairés, dans de confortables fauteuils blancs, se trouvaient Franz Oliver GISBERT et ses chroniqueurs dont cette brune frisée dont le nom m'échappe pour l'instant et qui écrivait également dans le journal LE POINT (Brigitte HERNANDEZ ?). Il a encore fallu attendre pendant que ces messieurs dames se faisaient maquiller. J'ai peut-être du essayer à nouveau de coincer une ou un assistant pour récupérer l'enregistrement de l'émission mais j'avais rapidement compris que j'étais du coté des veaux. Sur la table, il y avait un verre qui ne contenait même pas du vin mais un liquide coloré que je n'ai même pas essayé de goûter. Je me souviens me souvenir alors des verres de farce et attrape contenant un liquide qui ne s'échappe pas du verre. Je ne crois pas qu'à l'époque je connaissais déjà le travail de cet artiste dont le nom m'échappe pour l'instant qui passait son temps à écumer toutes les émissions de télé en tant que membre du public puis de faire des compilations vidéos de toutes ses apparitions à la télé parmi les têtes de nœud assistant aux enregistrement des émissions de télé (Matthieu LAURETTE ?). Je ne sais d'ailleurs si cet artiste dont le nom m'échappe pour l'instant avait déjà commencé ce travail. Bref, l'enregistrement de l'émission culturelle du câble a enfin commencé et nous entendions à peine de quoi il était question. Je trouvais ridicule la façon surjouée qu'ils avaient de parler puis de s'éteindre totalement alors que les maquilleuses venaient les éponger pendant qu'un reportage en images était diffusé sans que nous, dans le public, ne puissions le voir. Après un temps qui m'avait semblé interminable, ils en sont enfin arrivés à parler de la pièce d'Odile, la nénette a dit des trucs plutôt sympa si je me souviens bien, j'ai du prendre des notes de ce qui était dit, Franz Olivier GISBERT n'avait visiblement pas vu la pièce et relançait la chroniqueuse avec des phrases bateaux. Cela a du durer une minute ou deux maximum. Puis ils ont lancé l'extrait que je ne pouvais pas voir. Et ma mission accomplie, je me suis levée pour sortir. Une fois dans le hall, j'ai presque dû négocier ma sortie, les assistants et assistantes m'expliquant que cela poserait des problèmes dans le montage de l'émission, qu'il aurait un trou, un problème de raccord ou je ne sais quoi, je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai dit, et sans doute, c'est là que j'aurais du en bonne professionnelle négocier une cassette de l'enregistrement de l'émission, mais je me souviens qu'il me fallait sortir ; que je ne supporterai pas plus de trois secondes et demi supplémentaire d'être dans cette farce et qu'un ou une des assistants l'a compris et a ouvert la porte. Dehors, j'ai pu respiré, loin très loin de ce cauchemar télévisé.

[« Pourquoi ai-je l'impression d'avoir déjà écrit ce texte se demandait Louise à moins que josettemanuellevictormartinemauricegeorgeslucyetlesautres ? »
  • Ben, t'as qu-à te relire pour savoir !
  • Quoi, relire toute la masse d'âneries que j'ai écrites alors que je n'ai toujours pas lu l'illiade !
  • Ben, arrête d'écrire alors !
  • Ecoute, j'ai déjà arrêté de fumer, alors bon... ]

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